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Drone journalisme: le College of the North Atlantic développe un code de bonne conduite

Il y a aujourd’hui quatre institutions post-secondaires en Amérique du Nord intégrant d’une manière ou d’une autre une forme de journalisme drone dans ses programmes. Au Canada, les étudiants du Langara College, à Vancouver et ceux du College of the North Atlantic dans la province de Terre-Neuve et Labrador auront la responsabilité de prouver à…

Il y a aujourd’hui quatre institutions post-secondaires en Amérique du Nord intégrant d’une manière ou d’une autre une forme de journalisme drone dans ses programmes. Au Canada, les étudiants du Langara College, à Vancouver et ceux du College of the North Atlantic dans la province de Terre-Neuve et Labrador auront la responsabilité de prouver à l’industrie des médias, aux autorités de réglementation et, plus important encore, au public, que cette technologie vaut la peine.

Par Jeff Ducharme, ex-journaliste ayant navigué pendant plus de vingt ans dans l’industrie du journal papier. Il est aujourd’hui enseignant en journalisme au College of the North Atlantic, dans la province de Terre-Neuve et Labrador.

Traduction d’un article publié initialement sur J-Source le 9 juin 2014.

Le journalisme adopte top lentement les nouvelles technologies, et ce comportement pourrait bien lui être fatal. En tant qu’enseignants, nous devons donc nous poser en tant qu’initiateurs et ne jamais être à la traine.

L’usage des drones fait partie de l’évolution du journalisme. Au College of the North Atlantic, nos étudiants en journalisme ont accès au drone journalisme. Ils en connaissent les bénéfices tout autant que les pièges.

Il y a aujourd’hui quatre institutions post-secondaires en Amérique du Nord intégrant d’une manière ou d’une autre une forme de journalisme drone dans ses programmes. Au Canada, les étudiants du Langara College, à Vancouver et ceux du College of the North Atlantic dans la province de Terre-Neuve et Labrador auront la responsabilité de prouver à l’industrie des médias, aux autorités de réglementation et, plus important encore, au public, que cette technologie vaut la peine.

Quoi qu’il en soit, dans un futur plus ou moins proche, les drones feront partie intégrante des outils dont disposeront les journalistes. C’est pourquoi, on doit enseigner dès aujourd’hui aux étudiants comment utiliser cette nouvelle technologie avec respect et de manière sure et sérieuse.

C’est ce qui a mené à la création de notre code de bonne conduite sur l’usage des drones, le premier mis au point par une école de journalisme au Canada. Le public émet des réserves quant à l’utilisation des drones et des objets volants non identifiés qui passent sur leur tête, et il a bien raison. Nous devons prouver que nous pouvons utiliser de tels modules de manière responsable, sécurisée et non intrusive. J’espère que les précisions apportées par le code pourront le rassurer. Pour cela, il faudra commencer par respecter les règles que nous avons érigées.

Ian Hanna et Matt Schoyer, deux pionniers de l’industrie, avaient déjà franchi une étape cruciale en créant la Professional Society of Drone Journalists. Quiconque utilise un drone pour recueillir de l’information doit aujourd’hui en faire partie. Développer ce code de bonne conduite se situe dans la droite ligne de cette initiative. Cela représente en fait une progression somme toute très naturelle sur le chemin qui mène à la professionnalisation de cette technologie.

Le code met aussi le doigt sur des problématiques. L’actuel règlement canadien en matière de transport n’est en effet plus adapté à la réalité du moment, puisqu’il oblige notamment les drones à voler seulement en dehors du champ de vision des individus. Nous demandons à ce que cette disposition soit modifiée à l’avenir.

Un de ces jours, utiliser un drone ne sera plus très différent pour un journaliste que d’utiliser aujourd’hui un hélicoptère. Sauf qu’en la matière, la profession devra s’autoréguler, sans espérer que les gouvernements ne mènent la danse. Nous ne pouvons pas attendre que le vent tourne pour plonger. Nous devons nous tenir prêt afin que lorsque le règlement changera, il n’y ait pas de faux départ. Mettre au point un code de bonne conduite fait partie intégrante de ce processus.

Le code ne prétend pas être complet et il va évoluer en même temps que la technologie et les défis auxquels nous devront faire face au fur et à mesure que son utilisation deviendra plus courante.

De nombreuses questions se posent encore. Par exemple, comment gérer l’arrivée de dix drones journalistes sur un même terrain? Est-ce seulement gérable? Comment éviter que les signaux s’entrechoquent si tous opèrent sur la même fréquence? L’éventualité que le signal émis par un drone puisse être piraté peut mettre en péril la survie de cette nouvelle manière de faire du journalisme.

Un code de bonne conduite ne représente qu’une toute petit étape dans le processus, mais j’ai espoir que les journalistes à travers tout le pays l’adopte ou que chaque organisation en développe un maison. Et surtout, qu’ils le mettent en pratique. Les drones proposent des images hallucinantes, inatteignables et des perspectives jamais envisagées jusque-là. Perdre cette technologie par manque de professionnalisme serait dramatique pour toute l’industrie.

Photo Stephen Winsor/CNA journalism (courtoisie)

 

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