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Élections 2011: journalistes et médias sociaux

La dernière ligne droite de la première campagne électorale fédérale 2.0 est lancée. Au cours des dernières semaines, journalistes et politiciens ont été nombreux à intégrer les médias sociaux à leur quotidien. Si bien que le sujet a fait couler beaucoup d'encre depuis un mois. La base de données Eureka recense en effet plus de…

La dernière ligne droite de la première campagne électorale fédérale 2.0 est lancée. Au cours des dernières semaines, journalistes et politiciens ont été nombreux à intégrer les médias sociaux à leur quotidien. Si bien que le sujet a fait couler beaucoup d'encre depuis un mois. La base de données Eureka recense en effet plus de 700 textes en anglais et en français comportant les termes «médias sociaux» et «campagne électorale» depuis 30 jours.

La dernière ligne droite de la première campagne électorale fédérale 2.0 est lancée. Au cours des dernières semaines, journalistes et politiciens ont été nombreux à intégrer les médias sociaux à leur quotidien. Si bien que le sujet a fait couler beaucoup d'encre depuis un mois. La base de données Eureka recense en effet plus de 700 textes en anglais et en français comportant les termes «médias sociaux» et «campagne électorale» depuis 30 jours.

Responsable de Globalnews.ca, David Skok estime que «d'une certaine façon, on assiste à un retour des campagnes à l'ancienne, celles qui se menaient avant l'émergence des médias de masse», car les politiciens peuvent désormais s'adresser directement aux citoyens en contournant le filtre médiatique. Selon lui, quand les médias sociaux seront fréquentés par une «masse critique» d'électeurs, «les politiciens n'auront plus besoin des journalistes pour transmettre leur message».

Si cette perspective peut paraître préoccupante parce qu'elle met en péril le rôle traditionnel des médias, elle est aussi «incroyablement excitante», explique-t-il à ma collègue Lauren McKeon de J-Source.ca.: «au lieu de dilapider nos ressources à couvrir la campagne en meute, nous pourrions nous concentrer sur ce que nous faisons le mieux: demander des comptes aux candidats en vérifiant les faits et en enquêtant, ce qui demande énormément de temps et de ressources.»

Toutefois, la «masse critique» qu'évoque David Skok est loin d'être atteinte. En effet, à peine 6% des Canadiens en âge de voter suivraient la politique quotidiennement via les réseaux sociaux, d'après un sondage mené par Ipsos Reid auprès de 1001 Canadiens de plus de 18 ans au cours des trois premiers jours de la campagne. De fait, Richard Nadeau, candidat dans Gatineau pour le Bloc québécois estime que les médias traditionnels priment encore pour rejoindre les électeurs et que les médias sociaux ne sont pour le moment qu'un «accessoire complémentaire», rapporte l'hebdomadaire local La Revue.

Dès le début de la campagne, la chroniqueuse politique Chantal Hébert soulignait dans Le Devoir que, en accordant trop d'importance aux réseaux sociaux, journalistes et politiciens risquaient de perdre de vue la réalité: «De l'intérieur, ils accélérèrent la cadence des échanges entre les protagonistes et donnent une allure plus dynamique à la campagne. L'envers de la médaille, par contre, c'est le danger d'une campagne à deux vitesses qui verrait la classe politique, la presse parlementaire et l'électorat le plus engagé à l'égard de la politique s'isoler ensemble dans une bulle virtuelle plus ou moins hermétique au rythme et à la réalité du terrain.»

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