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Journalistes sans vocation. Carte blanche à Hugues Royer

Hugues Royer, Revue Médias, no 15 | Existe-t-il une vocation journalistique? Sans aucun doute. Comme pour la chirurgie, l’enseignement ou l’élevage des chevaux. Cet idéal de braver l’interdit pour informer, rendre public ce qui est caché, est bel et bien à l’origine de la praxis médiatique. Mais je l’ai rarement rencontré. La plupart des journalistes…

Hugues Royer, Revue Médias, no 15 |

Existe-t-il une vocation journalistique? Sans aucun doute. Comme pour
la chirurgie, l’enseignement ou l’élevage des chevaux. Cet idéal de
braver l’interdit pour informer, rendre public ce qui est caché, est
bel et bien à l’origine de la praxis médiatique. Mais je l’ai rarement
rencontré. La plupart des journalistes que je connais sont des gens
curieux de tout, pleins d’esprit, doués pour le contact, parfois
pique-assiettes ou assoiffés de reconnaissance, mais rarement fous de
vérité. Bref, ils n’ont pas tous été “appelés” (c’est le sens
étymologique d’une vocation) à exercer ce métier. Ils sont entrés dans
la grande confrérie journalistique pour des tas d’autres raisons, parce
qu’il y avait de la lumière ou pour récolter quelques miettes de ce
quatrième pouvoir qui fait fantasmer les puissants. Paradoxalement, je
suis sans doute devenu journaliste parce que je n’avais aucune vocation
particulière, si ce n’est pour l’écriture. Qu’est-ce que tu vas faire
plus tard ? En attendant de savoir, j’aurai ma carte de presse. Je
pourrai ainsi garder les yeux grands ouverts sur le monde sans
m’engager.


Hugues Royer, Revue Médias, no 15 |

Existe-t-il une vocation journalistique? Sans aucun doute. Comme pour
la chirurgie, l’enseignement ou l’élevage des chevaux. Cet idéal de
braver l’interdit pour informer, rendre public ce qui est caché, est
bel et bien à l’origine de la praxis médiatique. Mais je l’ai rarement
rencontré. La plupart des journalistes que je connais sont des gens
curieux de tout, pleins d’esprit, doués pour le contact, parfois
pique-assiettes ou assoiffés de reconnaissance, mais rarement fous de
vérité. Bref, ils n’ont pas tous été “appelés” (c’est le sens
étymologique d’une vocation) à exercer ce métier. Ils sont entrés dans
la grande confrérie journalistique pour des tas d’autres raisons, parce
qu’il y avait de la lumière ou pour récolter quelques miettes de ce
quatrième pouvoir qui fait fantasmer les puissants. Paradoxalement, je
suis sans doute devenu journaliste parce que je n’avais aucune vocation
particulière, si ce n’est pour l’écriture. Qu’est-ce que tu vas faire
plus tard ? En attendant de savoir, j’aurai ma carte de presse. Je
pourrai ainsi garder les yeux grands ouverts sur le monde sans
m’engager.

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