J-Source

La Marche Bleue ou l’emballement médiatique

Entre le 28 septembre et le 4 octobre, la Marche Bleue a été la nouvelle la plus médiatisée au Québec, avec un poids médias de 5,69% contre 2,97% pour la Commission Bastarache et 1,04% pour l'exploitation des gaz de schistes, selon Influence Communication. Pour le professeur Thierry Watine, directeur du département de communication et d'information…

Entre le 28 septembre et le 4 octobre, la Marche Bleue a été la nouvelle la plus médiatisée au Québec, avec un poids médias de 5,69% contre 2,97% pour la Commission Bastarache et 1,04% pour l'exploitation des gaz de schistes, selon Influence Communication. Pour le professeur Thierry Watine, directeur du département de communication et d'information de l'Université Laval, on assiste à un véritable emballement médiatique dans ce dossier.

Selon lui, c'était un événement incontournable en matière d'information, car mobiliser 50 000 personnes aujourd'hui est extrêmement rare. Il souligne également qu'il s'agissait d'une bénédiction au plan médiatique: «C'est du pain béni pour les rédactions, parce que c'est un sujet facile à couvrir, qui comporte une dimension politique, économique et sociale».

Entre le 28 septembre et le 4 octobre, la Marche Bleue a été la nouvelle la plus médiatisée au Québec, avec un poids médias de 5,69% contre 2,97% pour la Commission Bastarache et 1,04% pour l'exploitation des gaz de schistes, selon Influence Communication. Pour le professeur Thierry Watine, directeur du département de communication et d'information de l'Université Laval, on assiste à un véritable emballement médiatique dans ce dossier.

Selon lui, c'était un événement incontournable en matière d'information, car mobiliser 50 000 personnes aujourd'hui est extrêmement rare. Il souligne également qu'il s'agissait d'une bénédiction au plan médiatique: «C'est du pain béni pour les rédactions, parce que c'est un sujet facile à couvrir, qui comporte une dimension politique, économique et sociale».

Néanmoins, Thierry Watine se questionne sur le peu d'espace accordé à la critique et à la remise en question du projet de construction d'un amphithéâtre pour le retour des Nordiques. En effet, selon Influence Communication, dans l’ensemble, la couverture médiatique de l'évènement a été soit factuelle, soit positive. Les seules voix critiques sont venues de Winnipeg, ville qui souhaiterait elle aussi l'installation chez elle d'une équipe de hockey professionnelle.

Quebecor accusée de propagande

Hier, le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent dénonçait dans une lettre ouverte la couverture médiatique accordée à l'évènement. Pour lui, elle n'a rien à voir avec l’information. Critiquant directement les médias de Quebecor, il souligne que les journalistes du groupe versent dans «la propagande» aux profits de leur patron qui milite personnellement en faveur du retour d'une équipe de hockey professionnelle dans la capitale.

Il est vrai que pendant 48 heures (avant, pendant et après la Marche Bleue), la couverture médiatique a été tellement importante que les organisateurs auraient dû débourser 20 millions de dollars en publicité s'ils avaient voulu obtenir la même visibilité, selon les calculs d'Influence Communication.

Cependant, la firme d'analyse médias prend en compte l'ensemble des groupes de presse et non pas uniquement les propriétés de Quebecor. «L'emballement médiatique n'est pas propre aux médias de Quebecor, il est généralisé», estime Thierry Watine, «le Soleil qui appartient à Gesca, par exemple, est complètement embarqué dans l'aventure». Selon lui, la couverture médiatique associée à cet événement relève plutôt du suivisme des médias de l'engouement populaire plutôt que d'une stratégie de communication.

Labeaume le grand gagnant

En fait, pour Thierry Watine ce n'est pas Quebecor qui gagne le plus dans ce dossier, mais encore une fois le maire de Québec, Régis Labeaume. «Les médias servent bien les politiques du maire Labeaume. Depuis le 400e, ses projets obtiennent une couverture médiatique intense et pas toujours critique.»

Pour le directeur du département de communication et d'information de l'Université Laval et rédacteur en chef des Cahiers du journalisme, la grande attention accordée à la Marche Bleue et aux projets du maire de Québec en général relève d'un besoin d'affirmation des provinciaux sur la grande ville. «Depuis le 400e et particulièrement depuis le concert de McCartney, c'est un peu dans l'esprit des gens que c'est ici que ça se passe enfin et les médias font écho à ce sentiment.»

[node:ad]