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Un modèle d’affaires adapté au numérique

Par   Philippe Lépine   Alors que l'utilisation des technologies de l'information s'intensifie, de nouveaux défis s'imposent aux médias. Divers conférenciers ont pris le pouls de la situation au cours du 36e Congrès annuel de l'Association des économistes du Québec (ASDEQ) en mai dernier. Tous ont statué que les médias québécois ont sérieusement besoin d'un nouveau modèle…

Par  Philippe Lépine 

Alors que l'utilisation des technologies de l'information s'intensifie, de nouveaux défis s'imposent aux médias. Divers conférenciers ont pris le pouls de la situation au cours du 36e Congrès annuel de l'Association des économistes du Québec (ASDEQ) en mai dernier. Tous ont statué que les médias québécois ont sérieusement besoin d'un nouveau modèle d'affaires adapté à une économie numérique dominée par les technologies de l'information afin de rattraper leur retard technologique.

Par Philippe Lépine (texte originellement paru dans L'Indépendant, bulletin d'information mensuel de l'AJIQ)

Alors que l'utilisation des technologies de l'information s'intensifie, de nouveaux défis s'imposent aux médias. Divers conférenciers ont pris le pouls de la situation au cours du 36e Congrès annuel de l'Association des économistes du Québec (ASDEQ) en mai dernier. Tous ont statué que les médias québécois ont sérieusement besoin d'un nouveau modèle d'affaires adapté à une économie numérique dominée par les technologies de l'information afin de rattraper leur retard technologique.

«Edison n'a pas inventé l'ampoule électrique en tentant d'améliorer la chandelle», a déclaré le vice-président de Transcontinental Média, Dominique-Sébastien Forest, lors du Congrès, accusant la tendance québécoise à transposer le modèle d'affaires du papier au web.

«Les motivations des entreprises médiatiques québécoises sont mercantiles et ont donc de la difficulté à adopter des technologies où l'utilisateur se prévaut», croit François Delorme. Le président de l'ASDEQ remarque une diminution de la disparité de l'information et une tendance au conformisme causé par la concentration des médias. Selon lui, la structure de l'information actuelle étouffe la diversité, au Québec. Avec l'éclatement de la bulle Internet, les médias ont donné accès gratuitement à l'information sur leur plateforme web pour vaincre la concurrence, «ils ont donc vu leurs revenus baisser et cela a suggéré une concentration des médias», confirme le Président du Congrès, Marc Duhamel.

La place qu'occupe le quatrième pouvoir demeure prédominante au sein de notre société, mais évolue constamment. «Le journalisme traditionnel se transforme en journalisme professionnel mutant avec les nouvelles technologies de l'information», remarque M. Delorme. Les journalistes doivent maintenant maîtriser les médias sociaux, actualiser leur blogue fréquemment et tenter de combattre quotidiennement l'instantanéité. «La qualité de l'information en pâtit parfois puisque les articles doivent être plus concis pour être publiés rapidement», ajoute-t-il.

La version papier en voie d'extinction?

Malgré une baisse de 48% du revenu des médias américains, dû à un détachement du lectorat, le papier n'est pas près d'une fin prochaine, selon Pierre Duhamel, journaliste et conférencier. Une hausse nette des investissements publicitaires a été enregistrée auprès des entreprises de presse traditionnelle.

«L'utilisation d'Internet et des médias sociaux est néanmoins un accélérateur de croissance», estime M. Delorme. Les réseaux sociaux représentent d'ailleurs une grande force médiatique pour les pays qui n'ont pas d'infrastructure de diffusion. Selon Marc Duhamel, ces réseaux sociaux démocratisent également le rôle du journaliste. «Celui-ci peut, comme tout le monde, participer au développement de la nouvelle», explique-t-il. André Mondoux, professeur à l'École des médias de l'UQAM, rappelle toutefois que les prises de position instantanées peuvent parfois désinformer. «Le temps réel, c'est aussi le temps de l'émotion et non de l'analyse», souligne-t-il.

Même si 20% des internautes affirment qu'ils ne regretteraient pas la disparition des journaux imprimés, selon une étude de l'Université Southern California, 56% considèrent encore les journaux comme une source très importante d'information et les privilégient à la pléthore d'informations parfois litigieuses présentes sur la Toile.

 

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