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Classement RSF: le Canada gagne deux places

Après avoir dégringolé au vingtième rang l’an dernier, derrière le Costa Rica et la Namibie, le Canada grappille deux petits points cette année pour se classer au dix-huitième rang d’un classement marqué surtout par la chute vertigineuse des États-Unis, quarante-sixièmes. Après avoir dégringolé au vingtième rang l’an dernier, derrière le Costa Rica et la Namibie,…

Après avoir dégringolé au vingtième rang l’an dernier, derrière le Costa Rica et la Namibie, le Canada grappille deux petits points cette année pour se classer au dix-huitième rang d’un classement marqué surtout par la chute vertigineuse des États-Unis, quarante-sixièmes.

Après avoir dégringolé au vingtième rang l’an dernier, derrière le Costa Rica et la Namibie, le Canada grappille deux petits points cette année pour se classer au dix-huitième rang d’un classement marqué surtout par la chute vertigineuse des États-Unis, quarante-sixièmes.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

Rien à signaler semble-t-il du côté la liberté de la presse au Canada. Le rapport 2014 de Reporter sans Frontières (RSF) ne consacre pas même une ligne pour commenter la dix-huitième place qu’il lui attribue, plus deux points par rapport à 2013.

L’an dernier, alors que le pays avait perdu dix places, RSF expliquait sa décote par les «entraves subies par des journalistes durant le mouvement étudiant dit du "Printemps érable", mais aussi les menaces persistantes contre le secret des sources et la protection des données privées des internautes, malmenée par le décret fédéral C-30 de lutte contre la cybercriminalité».

Pas de printemps érable donc en 2013 pour justifier le fait de ne pas retrouver son rang traditionnel, situé plutôt autour de la dixième place, ni celui de ne plus être le champion de la liberté de la presse dans les Amériques, la plus haute marche du podium américain revenant depuis l’an dernier à la Jamaïque.

Pas d’événement marquant donc, mais le résultat d’une multitude d’entraves à la liberté d’informer, notamment de la part des pouvoirs publics et des entreprises d’État, ce dont ProjetJ s’est fait souvent l’écho durant l’année.

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États-Unis et Brésil, mauvais élèves

Dans la série «quand on se compare on se console», à noter que les États-Unis figurent cette année au quarante-sixième rang du classement.

«La liberté de l’information cède trop souvent devant une conception trop large et une utilisation abusive de la sécurité nationale, marquant un recul inquiétant des pratiques démocratiques, souligne le rapport. Le journalisme d’investigation en pâtit parfois gravement comme aux États-Unis, qui perdent treize place. L’un des reculs les plus marquants, dans un contexte accru de traçage des sources et de chasse aux lanceurs d’alerte. La condamnation du soldat Bradley Manning ou la traque de l’analyste de la NSA Edward Snowden sont autant d’avertissements à ceux qui oseraient livrer des informations dites sensibles, mais d’intérêt public avéré, à la connaissance du plus grand nombre.»

Carton rouge également pour un autre géant, le Brésil, 111e au classement, et qui, à quelques mois d’accueillir la Coupe du monde de soccer sur son territoire, est devenu, avec cinq morts, le pays le plus meurtrier sur le continent américain pour les journalistes. Place traditionnellement réservée au Mexique.

L’Europe fait bonne figure

L’indice annuel de la liberté de la presse, inauguré lors du classement 2013, confirme une légère dégradation, à l’échelle mondiale, de la situation du droit d’informer et d’être informé. Si l’année 2013 a été moins meurtrière que la précédente, les agressions et les menaces ont été particulièrement nombreuses, explique RSF.

Les différents indicateurs utilisés pour compiler le classement, à savoir le pluralisme, l’indépendance des médias par rapport aux différents pouvoirs, le cadre légal, la transparence des institutions, la performance des infrastructures de soutien, et le climat général dans lequel s’exerce la liberté d’informer, tout cela se serait donc dégradé à l’échelle mondiale.

Les trios de tête, comme de queue, quant à eux, restent inchangés par rapport à l’an dernier. La Finlande conserve ainsi son rang de meilleur élève pour la quatrième année consécutive, suivie de près par les Pays-Bas et la Norvège. L’Europe dans son ensemble fait d’ailleurs bonne figure, raflant dix-sept des vingt premières places.

En queue de peloton, «le trio infernal réunit de nouveau le Turkménistan, la Corée-du-Nord et l’Érythrée, peut-on lire dans le rapport de RSF. Des pays où la liberté de la presse est tout simplement inexistante. Malgré les quelques rares turbulences qui ont pu les traverser en 2013, ces pays continuent de représenter des trous noirs de l’information et de véritables enfers pour les journalistes.»

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