J-Source

Compressions à CBC/Radio-Canada: plus de pub, moins d’artisans

Face à la réduction de 10% de ses crédits parlementaires, CBC/Radio-Canada doit à nouveau se serrer la ceinture. Parmi les mesures annoncées aujourd'hui: suppression de 650 postes au cours des trois prochaines années, Radio-Canada International confinée à Internet, introduction de la publicité à Espace musique et Radio 2. Face à la réduction de 10% de…

Face à la réduction de 10% de ses crédits parlementaires, CBC/Radio-Canada doit à nouveau se serrer la ceinture. Parmi les mesures annoncées aujourd'hui: suppression de 650 postes au cours des trois prochaines années, Radio-Canada International confinée à Internet, introduction de la publicité à Espace musique et Radio 2.

Face à la réduction de 10% de ses crédits parlementaires, CBC/Radio-Canada doit à nouveau se serrer la ceinture. Parmi les mesures annoncées aujourd'hui: suppression de 650 postes au cours des trois prochaines années et introduction de la publicité à Espace musique et Radio 2.

«Si nous additionnons la réduction de nos crédits parlementaires, les hausses de coûts inévitables et les investissements que CBC/Radio-Canada doit faire pour protéger sa transformation en un radiodiffuseur public moderne, nous devons en fait composer avec des pressions financières qui s'élèveront à 200 millions de dollars sur les trois prochaines années», a indiqué mercredi Hubert T. Lacroix, président-directeur général de Radio-Canada.

Pour faire face à cette pression, la société coupera dans les dépenses et tentera d'accroître ses revenus. Les détails du plan «2015 même stratégie, autre trajectoire».

Après s'être délestée de 800 salariés en 2009, CBC/Radio-Canada abolira 650 autres postes au cours des trois prochaines années, dont 10% de cadres. 81% des compressions toucheront les services centraux (Montréal et Toronto), les 19% restant concerneront les régions. 475 postes disparaîtront dès cette année, dont 243 uniquement du côté francophone.

Radio-Canada International, «la voix du Canada à l'étranger», cessera d'émettre par ondes courtes et par satellite pour se concentrer sur le web. Les bulletins de nouvelles seront supprimés, de même que les services en russe et en portugais-brésilien. RCI continuera d'offrir des services en français, en anglais, en espagnol, en arabe et en mandarin, les cinq langues les plus parlées par son auditoire.

Le service des sports devra également se serrer la ceinture. Le projet de lancement d'une chaîne spécialisée est abandonné et le nombre d'émissions sportives diminuera au profit d'une réorientation vers l'information, le reportage et la livraison de résultats sportifs. Les émissions de nuits à la Première Chaîne seront annulées. Les coûts de production de RDI à Montréal, de la programmation de l'information à CBC et de la production dans les centres régionaux seront réduits.  Le réseau réduira également ses ambitions dans certains secteurs, notamment l'expansion du service local.

Néanmoins, «l'information est au coeur de la marque de Radio-Canada et croyez-moi elle va le rester», assure le vice-président des services français, Louis Lalande. Dans la même veine, le PDG de CBC/Radio-Canada, Hubert Lacroix, a déclaré: «Malgré l'ampleur des réductions auxquelles nous faisons face, CBC/Radio-Canada continuera de vous offrir des émissions d'information et de divertissement de la plus grande qualité – ce à quoi vous êtes en droit d'attendre de votre radiodiffuseur public».

Dans ce but, le réseau public mettra le cap sur l'augmentation des revenus. Il louera certains de ses locaux et cèdera des actifs immobiliers, dont 400 000 pieds carrés de la superficie occupée à la Maison de Radio-Canada à Montréal. Pour le public, le changement le plus radical sera l'introduction de la publicité à la radio. CBC/Radio-Canada a d'ores et déjà fait une demande au CRTC pour ajouter de la publicité et des commandites à ses deux chaînes musicales, Radio 2 et Espace Musique. Elle calcule que ceci lui permettra de générer jusqu'à 50 millions de dollars de revenus sur trois ans. Le réseau sera également plus agressif sur la marché de la publicité télévisuelle et numérique.

Dès vendredi, le professeur Pierre C.Bélanger de l'Université d'Ottawa expliquait à ProjetJ que le retour de la publicité à la radio publique était fort probable.

 

Voir aussi la couverture de notre vis-à-vis anglophone, J-Source.

 

Ce qu'il s'est écrit ailleurs:

Compression budgétaires: Radio-Canada/CBC coupe plus de 650 postes – Le Devoir

Radio-Canada supprimera plus de 650 postes – Radio-Canada.ca

CBC-Radio-Canada: 650 postes seront éliminés – La Presse

Radio-Canada: 600 postes supprimés – Journal de Montréal

Radio-Canada: 650 postes abolis, de la pub à Espace Musique – Huffington Post Québec

 

 

 

 

[node:ad]