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Isabelle Hachey, nominée pour le prix Albert-Londres

Après Marie-Ève Bédard, Sylvain Castonguay et Guillaume Lavallée l’an dernier, c’est au tour d’Isabelle Hachey, grand reporter à La Presse, de figurer parmi les finalistes de l’une des plus prestigieuses récompenses pour un journaliste francophone, le prix Albert-Londres. ProjetJ s’est entretenu avec elle avant son départ pour Bordeaux, en France, où la cérémonie de remise…

Après Marie-Ève Bédard, Sylvain Castonguay et Guillaume Lavallée l’an dernier, c’est au tour d’Isabelle Hachey, grand reporter à La Presse, de figurer parmi les finalistes de l’une des plus prestigieuses récompenses pour un journaliste francophone, le prix Albert-Londres. ProjetJ s’est entretenu avec elle avant son départ pour Bordeaux, en France, où la cérémonie de remise aura lieu lundi

Après Marie-Ève Bédard, Sylvain Castonguay et Guillaume Lavallée l’an dernier, c’est au tour d’Isabelle Hachey, grand reporter à La Presse, de figurer parmi les finalistes de l’une des plus prestigieuses récompenses pour un journaliste francophone, le prix Albert-Londres. ProjetJ s’est entretenu avec elle avant son départ pour Bordeaux, en France, où la cérémonie de remise aura lieu lundi

Propos recueillis par Hélène Roulot-Ganzmann

ProjetJ: Ça doit faire plutôt plaisir de recevoir un coup de téléphone vous annonçant votre nomination pour le prix Albert-Londres…

Isabelle Hachey: En fait, ça ne s’est pas vraiment passé comme ça. Un  matin, le prix Albert-Londres m’a demandé d’être son ami Facebook. Je me suis demandée pourquoi… je suis allée voir sur leur site internet et c’est là que je me suis aperçue que mon dossier avait été présélectionné. C’est par la suite qu’un porte-parole m’a appelée. Mais oui, j’étais très contente. Comme m’a dit mon patron ici, à La Presse, c’est comme aux Olympiques, l’important, c’est de participer. Parce que très honnêtement, je ne pense pas avoir beaucoup de chances face aux autres finalistes, qui sont tous des grands noms du journalisme international… les reportages qu’ils ont faits sont extraordinaires.

Je me suis replongée dans votre série sur l’esclavage des temps modernes, celle pour laquelle vous avez été présélectionnée, et je ne crois pas que vous usurpiez votre sélection parmi les sept finalistes presse écrite…

Peut-être qu’on a une vision déformée sur notre propre travail, mais si je prends par exemple le journaliste de Libération, Luc Mathieu, cette année, il est allé partout, en Syrie, en Afghanistan, en Égypte. En Syrie, c’est lui qui a fait une enquête sur l’utilisation de gaz sarin, il a ramené un échantillon, qui a été analysé dans un laboratoire en France. Ça a eu un écho international… ça me semble un peu dur de battre ça. Mais c’est correct. Je suis quand même très contente d’assister à la cérémonie à Bordeaux.

Quand est-ce qu’on se dit que son travail pourrait mériter le prix Albert-Londres. Il faut quand même oser présenter un dossier!

C’est sûr que lorsqu’on est sur le terrain, on ne se pose pas ce genre de questions. En fait le sujet m’est venu parce que j’étais en Inde pour un reportage sur la sexo-sélection. L’inde est le pays qui compte le plus d’esclaves au monde en chiffre absolu. C’est ce qu’on appelle la «servitude pour dettes». Nous n’étions pas venus ici pour ça mais le sujet s’est imposé. Ensuite, il a fallu que nous allions compléter en allant au Népal et en Mauritanie. Dans ce pays de l’ouest de l’Afrique, 4% de la population est tenue en esclavage. C’est comme ça, ils naissent ainsi. Bref, lorsque j’étais sur le terrain, je ne me suis jamais dit que je tenais un  sujet digne de pouvoir concourir pour le prix Albert-Londres. Mais je suis dans ma quarantième année et le prix est réservé aux 40 ans et moins. Alors, je me suis dit que c’était maintenant ou jamais. Mais en fait, comme c’est 40 ans et moins et non pas, moins de 40 ans, je pourrai toujours me représenter l’année prochaine!

L’Inde, le Népal, la Mauritanie… on dit souvent que l’information internationale est le parent pauvre au Québec, mais vous voyagez beaucoup à La Presse

L’an dernier, c’est vrai que j’ai beaucoup bougé et que mes patrons ont été très ouverts à ça. Cette année, c’est moins facile même si je suis quand même allée au Rwanda pour le vingtième anniversaire du génocide. Ce sont des vagues. Cela dit, je suis toujours surprise lorsque j’entends qu’on ne fait pas d’information internationale au Québec. Ces temps-ci, je trouve notamment que Radio-Canada en fait beaucoup. Je regardais le téléjournal hier soir et il y avait au moins cinq reportages à l’étranger. Pas des récits à partir de Montréal, il y avait des reporters sur place. On fait dans la mesure de nos moyens, et même si c’est vrai qu’en général, les Québécois se regardent pas mal le nombril, je ne suis pas complètement d’accord avec cette critique qui revient d’années en années.

Les lauréats presse écrite et reportage audiovisuel du prix Albert-Londres seront dévoilés lundi 12 mai à Bordeaux (France).

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Marie-Ève Bédard, correspondante de Radio-Canada au Moyen-Orient