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Journée mondiale de la liberté de presse: le Canada dénoncé pour son manque de transparence

Canadian Journalists for Free Expression accorde la note D- au gouvernement Harper, dénonçant le silence imposé aux scientifiques par Pêches et Océans Canada, de même que des policiers qui se sont fait passer pour des journalistes afin de surveiller des militants autochtones.   En cette Journée internationale de la liberté de la presse, le Canada est…

Canadian Journalists for Free Expression accorde la note D- au gouvernement Harper, dénonçant le silence imposé aux scientifiques par Pêches et Océans Canada, de même que des policiers qui se sont fait passer pour des journalistes afin de surveiller des militants autochtones.

 

En cette Journée internationale de la liberté de la presse, le Canada est interpellé dans le rapport annuel de Canadian Journalists for Free Expression (ici en version .pdf), qui accorde la note D- au gouvernement Harper.

L’organisation dénonce le silence imposé aux scientifiques par Pêches et Océans Canada, de même que des policiers qui se sont fait passer pour des journalistes afin de surveiller des militants autochtones.

« Ces éléments menacent le droit des citoyens à la libre expression et mine la démocratie », estime CJFE. Son président, Arnold Amber, dénonce une culture du secret « systémique » au sein du gouvernement fédéral, ainsi que l’obsolescence de la Loi sur l’accès à l’information.

D’ailleurs, CJFE classe le Canada au 55e rang sur 93 pays qui ont des lois encadrant l’accès à l’information.

L’organisation décerne cependant quelques bonnes notes, notamment au directeur fédéral du budget, Kevin Page, pour sa transparence, de même qu’au gouvernement du Québec pour l’adoption de la loi sur les poursuites-bâillons en 2009. Il déplore du même souffle que le Québec soit la seule province au pays à s’être doté d’une telle loi.

Par ailleurs, le Comité canadien pour la liberté de la presse mondiale (CCLPM) a remis son 15e Prix de la liberté de la presse à Stephen Maher, de Postmedia News, et Glen McGregor, du Ottawa Citizen, pour leur série d’articles sur les appels automatisés lors des élections fédérales de 2011.

« Leurs écrits ont déclenché une tempête politique et les deux journalistes ont fait l'objet d'une campagne de dénigrement et de diffamation », rappelle le CCLPM.

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Les prédateurs de l’information, selon RSF

Reporters sans frontières a profité de la Journée mondiale de la liberté de presse pour lancer sa campagne de pub contre les « prédateurs de l’information », dont elle publie la liste.

Les vedettes de cette campagne sont les présidents de la Syrie, Bachar Al-Assad, de l’Iran, Mahmoud Ahmadinejad, et de la Russie, Vladimir Poutine, qui sont montrés faisant un doigt d’honneur à l’information par le biais d’un montage.

Ils font partie de la liste des 39 prédateurs de la liberté de l’information, des chefs d’État et hommes politiques qui « censurent, emprisonnent, enlèvent, torturent et parfois assassinent les journalistes et autres acteurs de l’information ».

Lors de la publication de son rapport annuel, en février, RSF avait fait dégringoler le Canada de 10 échelons à la suite du Printemps érable et de certains projets de loi du gouvernement Harper.