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Kanye West rend-il les journalistes musicaux inutiles?

«Kanye West m’a officiellement retiré mon emploi.» C’est par ce constat que le journaliste musical, Jonno Seidler débute son article publié dans le Sydney Morning Herald ce matin. Pour lui, en produisant lui-même massivement du contenu sur sa musique et sa personne, le rappeur rend le travail des journalistes musicaux inutile. Kanye West est en…

«Kanye West m’a officiellement retiré
mon emploi.» C’est par ce constat que le journaliste musical, Jonno
Seidler débute son
article publié dans le Sydney
Morning Herald
ce matin.
Pour lui, en produisant lui-même massivement du contenu sur sa
musique et sa personne, le rappeur rend le travail des journalistes
musicaux inutile.

Kanye
West est en effet très prolifique. Il signe deux blogues, alimente
massivement sa page Facebook et son fil Twitter, et depuis peu, il
intervient en vidéo sur sa chaîne ustream. Pour Jonno
Seidler, le musicien a ainsi «pris le pouvoir de l’interviewer»,
donc le contrôle total du message.

«Kanye West m’a officiellement retiré
mon emploi.» C’est par ce constat que le journaliste musical, Jonno
Seidler débute son
article publié dans le Sydney
Morning Herald
ce matin.
Pour lui, en produisant lui-même massivement du contenu sur sa
musique et sa personne, le rappeur rend le travail des journalistes
musicaux inutile.

Kanye
West est en effet très prolifique. Il signe deux blogues, alimente
massivement sa page Facebook et son fil Twitter, et depuis peu, il
intervient en vidéo sur sa chaîne ustream. Pour Jonno
Seidler, le musicien a ainsi «pris le pouvoir de l’interviewer»,
donc le contrôle total du message.

Mais,
selon le journaliste Philippe Renaud, ce n’est pas nécessairement
une réussite. Journaliste indépendant, notamment présent dans les
pages arts et spectacle de La Presse, il estime que West aurait été
mieux servi par une entrevue accordée à un journaliste
professionnel: «Avec ses tweets des derniers jours, il voulait en
fait faire son mea culpa pour son intervention décriée aux MTV
Awards de l’année dernière en vue du show qu’il devait faire à ce
même événement cette année, mais ça n’a pas marché puisque le
public l’a hué. Son message n’est clairement pas passé. À mon
avis, il aurait été plus sage de s’adresser à un journaliste et de
s’expliquer.»

Philippe
Renaud est cependant en accord avec le questionnement de Jonno
Seidler sur l’avenir de la profession: «As the internet struggles to
keep up with West’s output, the game is changing. West managed to
dominate the VMAs, renowned for being scripted down to the letter,
even without his characteristic microphone stealing. Just as Kanye
has adapted to public backlash, illegal downloading and social
networking culture, we must change our tack on the means by which we
profile our most intriguing entertainers. Otherwise, our job may soon
be done for us», écrit l’Australien.

Créer du contenu exclusif

Comme
les autres journalistes, les spécialistes du monde musical doivent
diversifier se qu’ils font et la manière dont ils le présentent,
souligne Philippe Renaud. Animateur à Bande à part, Alexandre
Courteau, va dans le même sens. Il estime que pour se distinguer et
ajouter à ce que les artistes produisent eux-mêmes, il faut créer
des contenus parallèles exclusifs et le faire partager aux gens où
ils sont, donc sur Facebook et sur Twitter.

Dans
cette veine, Bande à part tente sur son site de partager avec le
public une expérience musicale complète en mots, en son et en
image. «Nous ne présentons pas juste des critiques et des clips,
nous allons plus loin. Pour le lancement du dernier disque de Misteur
Valaire par exemple nous avons fait intervenir des personnalités de
Radio-Canada au sujet de l’album, pour ajouter au contenu que le
groupe a lui-même produit. Nous faisons aussi des sessions musicales
où nous organisons des rencontres entre artistes et où ils jouent
des morceaux inédits», explique Alexandre Courteau.

Une
autre clef d’avenir, selon lui, réside dans les niches musicales.
«Une vedette comme Kanye West n’a peut-être pas besoin des médias,
mais les artistes de la relève par exemple ou ceux qui font de la
musique très spécialisée ont besoin de nous. Il y a un public pour
ça, je pense, et il lui faut des références.»

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