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La Presse+ : un concurrent à Radio-Canada?

La nouvelle application pour tablettes de La Presse sera officiellement lancée jeudi. Le tout sera pensé pour le web, oui, mais tourné et présenté pour le petit écran, chuchote-t-on à l'interne. On estime que les habitudes d’écoute en information migrent de la télévision vers le web, et qu’il s’agit d’une occasion à saisir.   La Presse+ sera…

La nouvelle application pour tablettes de La Presse sera officiellement lancée jeudi. Le tout sera pensé pour le web, oui, mais tourné et présenté pour le petit écran, chuchote-t-on à l'interne. On estime que les habitudes d’écoute en information migrent de la télévision vers le web, et qu’il s’agit d’une occasion à saisir.

 

La Presse+ sera officiellement lancée jeudi. Selon ce que Projet-J a appris, la nouvelle application pour tablette sera pratiquement «un nouveau multimédia, très performant, très fluide, très intuitif».

L’application veut offrir une « expérience complète », souffle-t-on à l’interne : en plus du texte et des images, le sujet sera accompagné d’hyperliens vers des chroniques, de reportages vidéos et d’entrevues. Le tout sera pensé pour le web, oui, mais tourné et présenté pour le petit écran.

En clair, chuchote-t-on, La Presse+ cible un concurrent en particulier, et pas le moindre : Radio-Canada. On estime que les habitudes d’écoute en information migrent de la télévision vers le web, et qu’il s’agit d’une occasion à saisir.

Est-ce le prélude à une offre télévisuelle plus importante à moyen terme, avec des émissions produites notamment par LP8 (anciennement La Presse Télé)? Là-dessus, personne n’ose s’avancer.

Pas de mur payant

On savait déjà que l’application serait gratuite. Selon nos informations, la direction jonglait avec l’idée d’un site payant, mais craignait que quelques dizaines de milliers d'abonnés disparaissent une fois que les abonnements payés en échange du iPad soient échus. 

La Presse a donc opté pour une application gratuite visant un million d'utilisateurs, avec l’objectif d’attirer suffisamment de pub.

Une pub adaptée

Pour l’instant, la publicité sera non intrusive, à la gauche de l'écran. Elle s'agite, interpelle le lecteur, sans être agressive, mais peut s'agiter à la demande, par exemple pour lancer une vidéo.

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La pub est d'ailleurs conçue spécialement pour l’application. Quelque 2 millions de dollars ont été dépensés uniquement pour enrichir et bonifier ce transfert du papier aux écrans.

« Une équipe s’est exclusivement consacrée à la création de 1300 annonces publicitaires afin de concevoir des publicités présentant différents niveaux d'interactivité », avait d’ailleurs indiqué Guy Crevier lorsqu’il a annoncé que La Presse + sera gratuite.

Reste à voir si ce passage au numérique – une aventure de 40 millions de dollars – continuera d’être gratuit à moyen et à long terme. Et si, comme prévu, le papier sera bel et bien abandonné d’ici cinq ans.

Plusieurs quotidiens américains ont opté pour le mur payant, dont le New York Times, le USA Today et le Los Angeles Times, la plupart donnant accès à un nombre limité d’articles gratuits. Au Canada, le Globe and Mail, le National Post et les journaux de Sun ont fait de même, tandis que le Toronto Star est en train de mettre le sien en place.

Le Journal de Montréal et le Journal de Québec réservent aussi leurs articles en ligne à leurs abonnés, tandis que Le Devoir le fait pour une partie de son contenu.

En revanche, d’autres médias ont récemment abandonné l’expérience du mur payant, dont le magazine Variety.

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