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Le journalisme undercover

Éric Martin, Le Couac | C’est à tort qu’on parle encore au Québec de journalisme d’enquête, tant les pratiques apparues ces dernières années dans le métier relèvent de plus en plus d’un journalisme enquêteur, au sens policier du terme. Ce n’est plus à travers un travail long et patient de recherche ou de reconstitution du…
Éric Martin, Le Couac |

C’est à tort qu’on parle encore au Québec de journalisme d’enquête, tant les pratiques apparues ces dernières années dans le métier relèvent de plus en plus d’un journalisme enquêteur, au sens policier du terme. Ce n’est plus à travers un travail long et patient de recherche ou de reconstitution du sens et de la portée des événements que le journaliste est censé parvenir à éclairer la vérité, mais en mettant en scène des missions d’infiltrations où il joue les agents secrets « sur le terrain » et « fait ses propres cascades » pour repartir au final avec la clef des causes secrètes des choses.

Des émissions comme « J.E. » ou « La facture » misaient déjà depuis un certain temps sur ce caractère spectaculaire du journalisme d’intervention, où la seule présence de la caméra, assortie d’une pêche aux factures dans les bennes à ordure d’un commerçant véreux, suffisait à redresser les torts d’un spectateur lésé. Chaque problème trouvait ainsi sa résolution prompte et la société retrouvait son harmonie préalable sans que l’ordre social ou l’histoire n’aient été bousculées. Tout le monde prenait des airs d’avoir réédité le Watergate à chaque sauvetage d’une garantie de thermopompe.

Éric Martin, Le Couac |

C’est à tort qu’on parle encore au Québec de journalisme d’enquête, tant les pratiques apparues ces dernières années dans le métier relèvent de plus en plus d’un journalisme enquêteur, au sens policier du terme. Ce n’est plus à travers un travail long et patient de recherche ou de reconstitution du sens et de la portée des événements que le journaliste est censé parvenir à éclairer la vérité, mais en mettant en scène des missions d’infiltrations où il joue les agents secrets « sur le terrain » et « fait ses propres cascades » pour repartir au final avec la clef des causes secrètes des choses.

Des émissions comme « J.E. » ou « La facture » misaient déjà depuis un certain temps sur ce caractère spectaculaire du journalisme d’intervention, où la seule présence de la caméra, assortie d’une pêche aux factures dans les bennes à ordure d’un commerçant véreux, suffisait à redresser les torts d’un spectateur lésé. Chaque problème trouvait ainsi sa résolution prompte et la société retrouvait son harmonie préalable sans que l’ordre social ou l’histoire n’aient été bousculées. Tout le monde prenait des airs d’avoir réédité le Watergate à chaque sauvetage d’une garantie de thermopompe.

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