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Les femmes en journalisme en chiffres

À l'occasion du 8 mars, la journée internationale des femmes, ProjetJ a compilé les données disponibles sur la place des femmes en journalisme ici et ailleurs. Partout, on constate qu'elles sont sous-représentées au sommet de l'échelle hiérarchique. À l'occasion du 8 mars, la journée internationale des femmes, ProjetJ a compilé les données disponibles sur la place des…

À l'occasion du 8 mars, la journée internationale des femmes, ProjetJ a compilé les données disponibles sur la place des femmes en journalisme ici et ailleurs. Partout, on constate qu'elles sont sous-représentées au sommet de l'échelle hiérarchique.

À l'occasion du 8 mars, la journée internationale des femmes, ProjetJ a compilé les données disponibles sur la place des femmes en journalisme ici et ailleurs. Partout, on constate qu'elles sont sous-représentées au sommet de l'échelle hiérarchique.

Au Québec, les femmes constituaient 50,4% de la population globale en 2010 et 47,4% de la population active en 2009. En 2011, 44% des 1785 membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec étaient des femmes. Elles dominent le secteur du magazine, y représentant 56% de la main-d'œuvre et sont à quasi-parité avec les hommes à la télévision, y occupant 49% des postes. Partout ailleurs, elles sont toutefois en minorité. Elles ne sont par exemple que 4% à la radio et 38% dans les quotidiens. Parmi les cadres membres de la FPJQ, moins d'un tiers sont des femmes.

Néanmoins, les patrons de presse québécois, qui ne sont pas tous journalistes de formation, ne sont pas nécessairement membres de la fédération. Ce portrait n'est donc peut-être pas fidèle à la réalité. Le Devoir révélait notamment lundi que la parité est atteinte à la direction de l'information de Radio-Canada. De même, plusieurs femmes sont patronnes chez Quebecor: Louise Cordeau, éditrice du Journal de Québec ; Lyne Robitaille, éditrice et directrice du Journal de Montréal ; France Lauzière, vice-présidente programmation de Groupe TVA ; et Julie Tremblay, chef de l'exploitation de Sun Media.

Il n’y a pas de données récentes sur la place des femmes en journalisme dans l’ensemble du Canada. En 2001, l’Association internationale des journalistes évaluait que la gent féminine occupait 28% des postes en presse écrite et 37% des postes en télévision. En 2002, l’Association canadienne des journaux évaluait que 8% des rédacteurs en chef étaient des femmes. Néanmoins, depuis une décennie, le taux d'emploi des femmes a globalement progressé.

Aux États-Unis, les femmes sont moins nombreuses dans les salles de rédaction que de notre côté de la frontière. Bien qu’en moyenne 72% des diplômées en journalisme et en communication de masse soient des femmes depuis 1999, elles n'occupent que 40,1% des postes en journalisme, selon le Women Media Center. Très présentes dans le secteur de la télévision, elles y sont majoritaires à la rédaction (63,4%), au reportage (56,7%) et à la production (64,2%), mais elles sont minoritaires à la direction (28,3%).

En France, des 36815 titulaires d'une carte de presse en 2011, 45% étaient des femmes. 64,9% étaient salariés contre 72,3% d'hommes, 24,3% travaillaient à la pige contre 17,6% d'hommes et des 547 dirigeants français titulaires d'une carte de presse, moins de 17,9% étaient des femmes. En Allemagne, où seuls 2% des rédacteurs en chef des 360 quotidiens et hebdomadaires du pays seraient des femmes, quelque 350 journalistes allemandes ont lancé une pétition pour réclamer des changements. «Nous exigeons qu'au moins 30% des postes de direction dans les rédactions soient occupés par des femmes dans les 5 prochaines années», écrivent-elles.

Il n’y a pas d’initiatives similaires de notre côté de l’Atlantique, mais le gouvernement du Québec souhaite voir plus de femmes à la tête des grandes entreprises québécoises. En janvier, un comité piloté par Guy St-Pierre et Monique Jérôme-Forget a ainsi reçu le mandat d’examinera les meilleurs moyens de promouvoir la présence des femmes au sein des conseils d'administration et à la haute direction des grandes entreprises privées québécoises cotées en Bourse. Les conseils d'administration des sociétés d'État donnent l’exemple avec 52,4% de femmes en moyenne.

Selon la chercheuse Martha Lauzen de l’Université de San Diego, la présence de femmes à des postes décisionnels a un impact sur l’ensemble de l’échelle hiérarchique. Ses études portant sur l’industrie de la télévision montrent qu’en l’absence de femmes productrices, seulement 13% des rédacteurs sont des rédactrices et que la présence d’une seule femme productrice double ce chiffre. Elle souligne par ailleurs que lorsqu’une femme joue un rôle décisionnel dans la production d’un film ou d’une émission de télévision, des modèles féminins plus réels et multidimensionnels sont projetés à l’écran.

 

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