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Les journalistes courraient à leur perte avec une certification professionnelle

C’est ce qu’affirme le professeur Pierre Simard de l’École Nationale d’Administration à Québec dans une lettre ouverte publiée dans La Presse aujourd’hui en réaction à la proposition des jeunes libéraux d’instaurer un statut professionnel pour les journalistes. «Ce dont le journalisme n’a surtout pas besoin, c’est d’une standardisation des processus de collecte, de traitement et…

C’est ce qu’affirme le professeur
Pierre Simard de l’École Nationale d’Administration à Québec dans
une lettre ouverte publiée dans La Presse aujourd’hui en
réaction à la proposition des jeunes libéraux d’instaurer un
statut professionnel pour les journalistes.

«Ce dont le journalisme n’a surtout
pas besoin, c’est d’une standardisation des processus de collecte, de
traitement et de diffusion de l’information à l’aide d’une
quelconque certification professionnelle. Pourquoi? Parce que
celle-ci conduira inévitablement au nivelage du travail
journalistique, facilitant encore davantage l’interchangeabilité…
jusqu’à la dévalorisation du métier», écrit-il.

C’est ce qu’affirme le professeur
Pierre Simard de l’École Nationale d’Administration à Québec dans
une lettre ouverte publiée dans La Presse aujourd’hui en
réaction à la proposition des jeunes libéraux d’instaurer un
statut professionnel pour les journalistes.

«Ce dont le journalisme n’a surtout
pas besoin, c’est d’une standardisation des processus de collecte, de
traitement et de diffusion de l’information à l’aide d’une
quelconque certification professionnelle. Pourquoi? Parce que
celle-ci conduira inévitablement au nivelage du travail
journalistique, facilitant encore davantage l’interchangeabilité…
jusqu’à la dévalorisation du métier», écrit-il.

L’Association des journalistes
indépendants du Québec (AJIQ) estime qu’une certification
professionnelle améliorerait les conditions de travail des
journalistes en instaurant des conditions minimales d’emploi. Mais,
selon Pierre Simard il s’agirait plutôt d’une «solution désespérée
de ceux qui sont incapables de survivre dans un marché
concurrentiel», car «si les journalistes éprouvent de plus en plus
de difficulté à négocier leurs conditions de travail, c’est
essentiellement parce que la valeur économique de leur travail est à
la baisse».

Innover pour devenir irremplaçable

Pour Pierre Simard, le remède est dans
l’innovation: «ce dont le journaliste a le plus besoin aujourd’hui,
c’est d’innover et de trouver un moyen de créer une nouvelle valeur
économique à son travail». Le consultant Jeff Mignon, fondateur de
5W Mignon Media, une firme internationale de conseil média basée à
New York, va dans le même sens soulignant qu’à l’heure d’Internet
tout le monde est un producteur de contenu potentiel.

Pour se démarquer, il estime que les
journalistes doivent devenir des «entrepreneurs» et trouver une
niche où ils ne sont pas remplaçables par d’autres producteurs de
contenu. Selon lui, les sujets sociaux et politiques demeurent des
secteurs où l’expertise journalistique est essentielle, alors que
l’information de loisir ainsi que l’information professionnelle et
pratique peuvent être produites par d’autres professionnels, qu’il
s’agisse d’entreprises, d’experts ou de simples amateurs.

Voir aussi: L’idée d’un titre de
journaliste professionnel refait surface

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