J-Source

L’Université d’Ottawa aura un baccalauréat en journalisme numérique

La décision a été entérinée hier par le sénat de l’université, ce qui met fin à de longs mois d’incertitudes quant à l’avenir de la formation. Suspendu depuis la rentrée 2013, le programme accueillera de nouveau des étudiants à partir de septembre 2015 et sera  bâti sur deux grands axes: le multiplateforme et le journalisme…

La décision a été entérinée hier par le sénat de l’université, ce qui met fin à de longs mois d’incertitudes quant à l’avenir de la formation. Suspendu depuis la rentrée 2013, le programme accueillera de nouveau des étudiants à partir de septembre 2015 et sera  bâti sur deux grands axes: le multiplateforme et le journalisme de données.

La décision a été entérinée hier par le sénat de l’université, ce qui met fin à de longs mois d’incertitudes quant à l’avenir de la formation. Suspendu depuis la rentrée 2013, le programme accueillera de nouveau des étudiants à partir de septembre 2015 et sera  bâti sur deux grands axes: le multiplateforme et le journalisme de données.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

«C’est dans l’air depuis plusieurs mois, mais le sénat a rendu sa décision hier, explique Marc-François Bernier, professeur titulaire au département des communications de l’université d’Ottawa, visiblement heureux que cette saga trouve une fin heureuse. C’est donc officiel, il y aura à Ottawa, à compter de la rentrée 2015, un baccalauréat en journalisme numérique. Une formation bilingue, qui sera toujours donnée conjointement avec la Cité collégiale pour le public francophone et le collège Algonquin du  côté des anglophones.»

Cette nouvelle vient clore une polémique vieille de plusieurs années et qui avait atteint son paroxysme l’été dernier. S’appuyant sur un document du sénat interne de l’université publié en mai 2012, le journal Le Droit avait alors révélé de graves problèmes au sein du programme de journalisme. Le rapport concluait que la formation portait atteinte à la réputation de l’université, suggérait sa suspension, et se questionnait même sur la pertinence de le maintenir. Il n’y avait d’ailleurs pas de nouvelles cohortes depuis septembre 2013.

Des critiques que le département a pris très au sérieux, au point de repenser totalement le programme. Ainsi, les futurs étudiants recevront une formation bien plus moderne, axée sur deux aspects essentiels aujourd’hui pour tout journaliste en herbe: le multiplateforme et le journalisme de données.

Stage obligatoire

«Il y a d’un côté toute une dimension technique qui traite des différents modes de narration, de l’écriture journalistique pour le web, etc. Et de l’autre, les données, révèle Marc-François Bernier. Nous voulons rendre les futurs journalistes compétents dans ce domaine. Qu’ils sachent faire des recherches dans les bases de données, qu’ils sachent se servir des différents logiciels qui permettent de recueillir de l’information à partir de ces données. Aujourd’hui, les journalistes apprennent ça sur le tas. Nous allons nous charger de leur formation initiale.»

Autres nouveautés, l’obligation faite aux étudiants, durant leur passage à l’université de réaliser un stage dans un média étudiant ou communautaire. Et l’embauche d’un coordonateur bilingue chargé de s’occuper de l’arrimage entre les trois institutions parties prenantes, de renforcer les liens entre les étudiants, bref, d’améliorer la cohésion.

«Car c’est vraiment en cela que le programme précédent a failli, estime M. Bernier. Raison pour laquelle j’étais de ceux qui pensaient que supprimer purement et simplement la formation aurait été une réponse excessive. Le moratoire était nécessaire. Nous devions réfléchir, discuter et c’est ce que nous avons fait. Entre nous, au sein du département, mais nous avons aussi fait appel à des professionnels dans les salles de nouvelles.»

Quid du journalisme à la pige

Résultat: l’Université d’Ottawa s’apprête à proposer un programme très pertinent, formant véritablement les étudiants à la réalité du travail de journaliste aujourd’hui.

«Nous avons entendu les demandes des professionnels, mais il ne s’agit pas non plus de former des jeunes sur mesure pour les besoins des salles de nouvelles, nuance le professeur. Sinon, on ne sert pas l’étudiant: non seulement, s’il ne trouve pas de job  dans les médias, il faut qu’il soit capable de travailler ailleurs, mais en plus, chaque salle de nouvelles a ses particularités. Tu ne travailleras pas de la même façon à La Presse+, à l’Ottawa Citizen ou au Globe and Mail. Il y a une intégration à faire selon les salles de presse. D’autant que certains vont partir à la pige ou créer leur propre média… on ne peut pas couvrir tous ces particularismes.»

Le journalisme à la pige qui reste d’ailleurs absent du programme officiel même s’il sera présent de manière très ponctuelle via des formations d’appoint, des conférences, des invités, etc. Quant aux deux collèges partenaires, leurs programmes ont déjà été modifiés dans les dernières années pour s’adapter à la nouvelle réalité du métier.

Cet article vous a intéressé? Faites un don à ProjetJ

À voir aussi:

Programme de journalisme à l’Université d’Ottawa: «Toutes les options sont envisageables»

Le baccalauréat en journalisme de L’Université d’Ottawa est suspendu