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Nouveau Projet: en route vers le second numéro

Plus de 700 personnes ont envahi hier soir la grande salle de Société des arts technologiques de Montréal pour souligner le lancement de Nouveau Projet. Ce magazine né dans la tête du journaliste et auteur Nicolas Langelier se définit comme un slow mag engagé qui veut remettre en question les certitudes et les idées reçues,…

Plus de 700 personnes ont envahi hier soir la grande salle de Société des arts technologiques de Montréal pour souligner le lancement de Nouveau Projet. Ce magazine né dans la tête du journaliste et auteur Nicolas Langelier se définit comme un slow mag engagé qui veut remettre en question les certitudes et les idées reçues, un mode d'emploi pour le 21e siècle.

Voir aussi: Nicolas Langelier présente son magazine: Nouveau Projet et Nouveau Projet dépasse son objectif de financement

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Plus de 700 personnes ont envahi hier soir la grande salle de Société des arts technologiques de Montréal pour souligner le lancement de Nouveau Projet. Ce magazine né dans la tête du journaliste et auteur Nicolas Langelier se définit comme un slow mag engagé qui veut remettre en question les certitudes et les idées reçues, un mode d'emploi pour le 21e siècle.

La formule semble d'ores et déjà avoir séduit. Plus de 800 personnes se sont en effet abonnées à la revue avant même le lancement. Si bien que Nicolas Langelier, qui avait prévu se charger lui-même de l'envoi de chaque copie aujourd'hui, envisage finalement de demander les services d'une entreprise spécialisée pour assurer la distribution aux abonnés. «Ça fait chaud au cœur, c'est un bon point de départ. Les abonnés s'engagent à long terme ce qui nous donne une stabilité financière. Ça sécurise la production du deuxième numéro», se réjouit le rédacteur en chef soulignant que, loin d'être le produit d'une génération, Nouveau Projet compte des abonnés de tous les âges et de toutes les régions du Québec.

Refaire le monde

Outres les abonnés, Nouveau Projet a obtenu le soutien de plusieurs annonceurs ponctuels, mais surtout de trois partenaires (l'Université Laval, l'Orchestre Métropolitain et Desjardins) qui bénéficient d'une large visibilité dans la revue, mais seront aussi représentés sur le site, dans les livres à paraître et lors des évènements que compte organiser l'équipe. Le premier livre portera sur l'économie et sera disponible fin mai. Les évènements, eux, sont encore à définir, mais Nicolas Langelier compte y consacrer beaucoup d'énergie pour les placer au cœur du projet. Il réfléchit à la possibilité d'organiser des week-ends de retraite où de petits groupes pourront passer des journées complètes ensemble pour échanger et… refaire le monde.

Car Nouveau Projet c'est un peu beaucoup ça. «Si Nouveau Projet existe, c'est en bonne partie parce qu'on a ressenti le besoin de raconter des histoires différentes. Des histoires sur qui nous sommes et sur le monde qui nous entoure, mais aussi des histoires sur ce que nous pouvons aspirer à devenir, sur le monde que nous souhaitons. (…) Nouveau Projet a été fondé sur l'idée que les choses peuvent et doivent changer – dans notre société, mais aussi en nous-mêmes», peut-on lire dans l'introduction du premier numéro.

Ce premier opus refait néanmoins le monde sans trop y plonger. Un peu d'urbanisme, une escale à Hanoi et un coup d'oeil à la protection de l'environnement en Bolivie et en Équateur se perdent dans 160 pages en grande partie consacrées à la réflexion sur le moi. Le philosophe Charles Taylor, auteur de «Les sources du moi. La formation de l'identité moderne», signe d'ailleurs un texte dans le dossier central du numéro, intitulé «(Sur)vivre au 21e siècle». On sent ici l'influence du co-fondateur du magazine, Jocelyn Maclure, professeur à la faculté de philosophie de l'Université Laval.

Journalistes recherchés

Somme toute, peu de journalistes de profession ont collaboré à Nouveau Projet premier du nom. «Je n'avais pas envie de faire un magazine de journalistes, explique Nicolas Langelier. Veut veut pas, c'est vrai qu'il y a un certain prototype de journaliste un peu plus à gauche et plus progressiste que la moyenne, du moins à Montréal. Je ne suis pas contre, j'en fais partie, mais je voulais aller chercher des gens qui viennent d'autres milieux pour sortir de nos marottes, offrir des choses qu'on ne lit pas ailleurs.» Ainsi, philosophes, environnementalistes, designers, économistes, écrivains et acteurs se côtoient d'une page à l'autre.

Pour la suite, le rédacteur en chef souhaite néanmoins publier davantage de textes journalistiques, afin d'offrir une publication plus équilibrée. Nouveau Projet ne sera jamais un magazine d'actualité, mais à terme il fera une place importante au journalisme narratif du type Harper's magazine ou 21. Les délais de production du premier numéro ne permettaient pas de consacrer assez de temps à ce type d'aventure, mais Nicolas Langelier espère que plus de journalistes prêts à travailler leur sujet pendant plusieurs mois, que ce soit au cœur de l'Afrique ou de Saint-Henri, soumettront des propositions pour les prochains numéros.

Quant au site web, sa construction a pris un peu de retard, mais il sera mis en ligne très prochainement. Les lecteurs pourront y acheter et télécharger des articles à la pièce et y consulter des contenus complémentaires déclinés, à terme, en textes, en photos, en vidéos et en sons. Il permettra également à Nouveau Projet de s'accrocher à l'actualité en proposant par exemple des analyses politiques lors de la prochaine campagne électorale. Le modèle de Monocle en tête, Nicolas Langelier envisage également la réalisation d'un podcast hebdomadaire et de contenus multimédias. D'ici là, le comité éditorial se réunira dès ce week-end pour mettre en place le second numéro attendu en librairie le 13 septembre.