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Quand le Conseil de presse fait du journalisme

Connu pour sa fonction de tribunal d'honneur du journalisme, le Conseil de presse du Québec lance un magazine en ligne. Il se veut «une vitrine importante de ce qui se pense, s’écrit et se dit sur les pratiques journalistiques de qualité, au Québec, au Canada et ailleurs», écrit le secrétaire général de l'organisme, Guy Amyot,…

Connu pour sa fonction de tribunal d'honneur du journalisme, le Conseil de presse du Québec lance un magazine en ligne. Il se veut «une vitrine importante de ce qui se pense, s’écrit et se dit sur les pratiques journalistiques de qualité, au Québec, au Canada et ailleurs», écrit le secrétaire général de l'organisme, Guy Amyot, dans sa chronique d'ouverture.

Voir aussi: Conseil de presse: The Gazette s'aligne sur Quebecor

Connu pour sa fonction de tribunal d'honneur du journalisme, le Conseil de presse du Québec lance un magazine en ligne. Il se veut «une vitrine importante de ce qui se pense, s’écrit et se dit sur les pratiques journalistiques de qualité, au Québec, au Canada et ailleurs», écrit le secrétaire général de l'organisme, Guy Amyot, dans sa chronique d'ouverture.

Près de 40 ans après sa fondation, alors que son rôle de tribunal d'honneur fait face à une importante crise de légitimité, et que ses confrères partout au pays peinent à survivre, le CPQ tente de se réinventer. Grâce au soutien financier de Patrimoine canadien et du ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, il se lance dans l'information sur la déontologie et l'éthique journalistiques.

Son webzine sera alimenté par la journaliste Fabienne Vinet, avec l'appui de la conseillère juridique de l'organisme, Sophie Brochu et de son directeur des communications, Julien Acosta, le tout sous la direction de Guy Amyot, lui-même journaliste de formation. Le site proposera des contenus écrits, audios et vidéos sous la forme de chroniques, d'entrevues, de nouvelles et de revues de presse. Il reprendra également des contenus d'autres sites d'intérêt.

Bien que produit par l'équipe du secrétariat, ce magazine en ligne se veut indépendant du CPQ au plan éditorial. «Les idées qui y seront exposées ne reflèteront pas nécessairement celles des membres de son conseil d’administration», assure Guy Amyot. «Nous n’hésiterons pas, par exemple, à donner la parole à une personne qui voudrait critiquer le Conseil, ses décisions ou ses prises de position. Il s’agit là, à notre sens, d’une condition essentielle à la production d’un journalisme de qualité.»

En quête de légitimité

Cette nouvelle plateforme s'ajoute à une série d'actions entreprises par le CPQ pour renforcer sa légitimité depuis la nomination de John Gomery à sa tête, en février 2010. Arrivé en poste après que TVA, Astral, TQS, Radio-Nord et Corus aient claqué la porte de l'organisme, John Gomery a assisté depuis au départ du Journal de Montréal et du Journal de Québec. Ces nombreuses défections ont considérablement affaibli le conseil et l'ont poussé à se remettre en question.

Sous l'égide de John Gomery, le CPQ a procédé à une étude approfondie de sa jurisprudence et s'est appliqué à développer le caractère pédagogique de ses décisions qui sont aujourd'hui plus détaillées et explicatives. Il a ainsi répondu directement à une des critiques directes de Quebecor qui lui reproche notamment «la faiblesse des motifs justifiant ses décisions, leur caractère arbitraire et leur absence de rigueur». Entre temps, Astral et Cogeco ont intégré les rangs du conseil.

Le repositionnement du CPQ intervient alors que le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec n'a pas encore accouché de propositions concrètes suite à sa consultation publique de l'automne en réponse au Rapport Payette. À la suite de cette consultation, The Gazette a menacé de se retirer du CPQ, pour protester contre sa proposition d'obliger les entreprises de presse à se soumettre au tribunal d'honneur de la profession et contre son appui à la création d'un titre de journaliste professionnel.

Depuis, John Gomery a précisé lors d'un colloque à Toronto, début mars, qu'il demeurait un fervent défenseur de l'autorégulation et qu'une loi rendant l'adhésion obligatoire au Conseil de presse devait être un plan B, car l'intervention de l'État n'est pas sans danger pour la liberté de presse. Néanmoins, il estime que le succès de l'autorégulation dépend de la participation de tous les joueurs importants, pour que tous jouent selon les mêmes règles. Il précise également que, en tournant le dos aux conseils de presse, les médias créent eux-mêmes un vide propice à l'intervention étatique. 

 

 

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