Stephen Harper voudrait placer un pion à la tête du CRTC
Le
président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC), Konrad von Finckenstein, serait assis sur un
siège éjectable. Selon le Globe and Mail, le premier ministre
Harper souhaiterait le remplacer avant la fin de son mandat par Luc
Lavoie, un proche du patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.
Citant
des sources anonymes, le chroniqueur Lawrence Martin explique que le
premier ministre n’apprécierait pas que le CRTC soit peu enclin à
accorder une licence de catégorie 1 à Quebecor pour sa nouvelle
chaîne d’information anglophone, Sun TV News, aussi rapidement que
souhaité.
Le
président du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC), Konrad von Finckenstein, serait assis sur un
siège éjectable. Selon le Globe and Mail, le premier ministre
Harper souhaiterait le remplacer avant la fin de son mandat par Luc
Lavoie, un proche du patron de Quebecor, Pierre Karl Péladeau.
Une demande de licence qui fâche
Citant
des sources anonymes, le chroniqueur Lawrence Martin explique que le
premier ministre n’apprécierait pas que le CRTC soit peu enclin à
accorder une licence de catégorie 1 à Quebecor pour sa nouvelle
chaîne d’information anglophone, Sun TV News, aussi rapidement que
souhaité.
Le
CRTC étudiera les demandes de licences de catégorie 1 à partir
d’octobre 2011. Or, Kory Teneycke, l’ancien porte-parole du premier
ministre Stephen Harper devenu le patron de Sun TV News, souhaite que
sa chaîne s’installe dans les salons canadiens dès le 1er janvier
2011. Le Conseil lui a donc suggéré de solliciter une licence
d’opération de service de nouvelles concurrentiel (catégorie 2).
Une demande qui pourrait être étudiée immédiatement.
Cependant,
si Quebecor avait à l’origine demandé une licence de catégorie 1,
c’est qu’elle permettrait à sa chaîne d’être distribuée
obligatoirement à l’ensemble des Canadiens abonnés au câble, au
même titre que CTV News et CBC News. En revanche, avec une licence
de catégorie 2, le conglomérat serait obligé de négocier avec les
câblodistributeurs et les fournisseurs de signaux satellites pour
avoir une place dans leur éventail de chaînes. De plus, les chaînes
disposant d’une licence de catégorie 1 ont droit à des redevances
obligatoires des distributeurs.
Non à une chaîne de
droite
Pour
le porte-parole de Friends of Canadian Broadcasting, Ian Morrison, il
serait inapproprié d’accorder une licence de catégorie 1 à
Quebecor, car ce type de licence revient à des chaînes ayant une
programmation objective au plan politique et religieux, notamment.
Or, l’objectivité ne semble pas dans les cartons de Sun TV News déjà
surnommée la Fox News du Nord par de nombreux médias nationaux, pour les liens qu’ont
tissés ses dirigeants avec la droite canadienne.
De
son côté, le porte-parole de l’opposition officielle chargé du
Patrimoine, le député libéral Pablo Rodriguez, juge qu’il serait
inacceptable de voir naître une chaîne idéologique au Canada. «Il
n’y a pas de place chez nous pour une chaîne de ce genre», a-t-il
soutenu, rappelant toutefois qu’on sait encore très peu des plans de
Sun TV News. Quebecor rejette l’étiquette de Fox News du Nord et
affirme que sa chaîne s’inspirera de LCN.
«Avec le gouvernement qui est en
place tout en possible»
Pablo
Rodriguez s’inquiète des velléités d’ingérence du Stephen Harper
à l’encontre du CRTC. «Le premier ministre n’a pas à décider de
ce que les Canadiens doivent voir ou non à la télévision», a-t-il
dit, soulignant que Stephen Harper commence à remplacer
systématiquement les hauts fonctionnaires qui le dérangent. C’est
d’ailleurs ce qui fait craindre à l’analyste des médias et
président du Groupe CIC, Richard Paradis, que la rumeur se confirme.
«Avec le gouvernement qui est en place tout en possible» a-t-il
laissé tomber.
Il
explique néanmoins que remplacer le président du Conseil ou le
vice-président Michel Arpin, dont le mandat se termine à la fin du
mois, n’est pas une garantie que Quebecor obtienne gain de cause. Il
faut en effet que la majorité des conseillers approuvent une demande
de licence. De plus, si Luc Lavoie était nommé au conseil, il ne
pourrait pas s’occuper de dossier concernant Quebecor pendant au
moins deux ans, pour préserver l’indépendance de l’organisme et
écarter tout soupçon de conflit d’intérêts. «Si M.Harper
remplaçait M.von Finckenstein avant la fin de son mandat (janvier
2012), ce serait davantage pour sa satisfaction personnelle», pense
Richard Paradis.
À vous la parole
«Le
CRTC n’est pas aussi indépendant que peut l’être la Cour suprême
du Canada, néanmoins il l’est davantage que beaucoup d’agences
gouvernementales», estime Ian Morrison de Friends of Canadian Broadcasting. Quelle est votre opinion?
Voir aussi: Quebecor présente Sun TV News