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Sun Media quitte le Conseil de presse de l’Ontario

Un an après que Quebecor ait claqué la porte du Conseil de presse du Québec (CPQ), sa filiale anglophone, Sun Media, a annoncé aujourd'hui son retrait du Conseil de presse de l'Ontario (OPC). Dans une lettre, le vice-président au contenu du groupe, Glenn Garnett, se plaint de la rectitude politique du chien de garde de…

Un an après que Quebecor ait claqué la porte du Conseil de presse du Québec (CPQ), sa filiale anglophone, Sun Media, a annoncé aujourd'hui son retrait du Conseil de presse de l'Ontario (OPC). Dans une lettre, le vice-président au contenu du groupe, Glenn Garnett, se plaint de la rectitude politique du chien de garde de l'information.

Un an après que Quebecor ait claqué la porte du Conseil de presse du Québec (CPQ), sa filiale anglophone, Sun Media, a annoncé aujourd'hui son retrait du Conseil de presse de l'Ontario (OPC). Dans une lettre, le vice-président au contenu du groupe, Glenn Garnett, se plaint de la rectitude politique du chien de garde de l'information.

Cette annonce intervient alors qu'un des titres phares de Sun Media, le Toronto Sun, fait face à des critiques suite à la publication de photos de l'épouse du prince William, croquée au moment où sa robe était relevée par le vent lors de son passage dans les prairies il y a quelques jours. La série de clichés, laissant entrevoir la petite culotte de la duchesse de Cambridge.

Ce mini scandale en toile de fond, Glen Garnett explique que «la direction éditoriale de nos journaux, particulièrement nos tabloïds urbains, est incompatible avec la rectitude politique qui guide l'OPC dans la sélection de plaintes qu'il traite et les décisions qu'il rend». Il dit refuser que ses devoirs et objectifs journalistiques «dépendent de l'interprétation» de ses compétiteurs.

L'OPC, comme le CPQ, est composé de représentants du public, de patrons de presse et de journalistes. C'est un organisme à but non lucratif, financer par les médias, qui joue le rôle de chien de garde de l'éthique et de la déontologie journalistique. Il traite les plaintes du public relatives au travail des journalistes, mais ses décisions n'ont pas force de loi. C'est un tribunal d'honneur.

Il y a un an, Quebecor retirait le Journal de Québec et le Journal de Montréal du CPQ pour des raisons similaires. En 2008, les médias électroniques du groupe (TVA, LCN et le Canal Argent) avaient déjà tracé le chemin. Le conglomérat juge arbitraires les décisions du Conseil relativement aux plaintes que formule le public contre ses médias. Il rejette également le mandat de réflexion sur la qualité de l'information qui incombe à l'organisme.

En mars, Luc Lavoie, le conseiller du grand patron de Quebecor, Pierre-Karl Péladeau, signalait qu'il n'était nullement dans les plans de l'entreprise de réintégrer le Conseil de presse. «Nous sommes la plus grande organisation de presse au Canada. Nous avons des critères d'éthique et de déontologie aussi élevés sinon plus que les autres, nous comptons sur des journalistes de très bon calibre, nous n'avons de leçon à recevoir de personne», affirmait-il en entrevue à ProjetJ en mars.

Cette formule s'applique donc désormais également aux médias de Quebecor/Sun Media en Ontario, mais aussi au Manitoba et en Alberta où l'entreprise a également claqué la porte de l'organisme qui chapeaute de système d'autorégulation de la presse en traitant les plaintes du public sur le travail journalistique.

Lors du retrait de Quebecor du CPQ l'année dernière, le président de l'organisme, John Gomery, s'était dit inquiet jugeant «impensable que ce grand joueur sur la scène médiatique du Québec n'ait de comptes à rendre à personne». En effet, en plus de tourner le dos aux Conseils de presse du pays, le groupe n'a pas d'ombudsman chargé de répondre aux plaintes du public.

 

Voir aussi:

Table rase sur le Conseil de presse

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