“A quoi sert un journaliste ?” par Bruno Frappat
« Nous sommes tous des journalistes ! » On pourrait croire, parfois, que les journalistes professionnels n’ont pas d’avenir. Qu’il vont se fondre dans la masse des citoyens devenus journalistes, cernés qu’ils sont par tout un chacun puisque ce chacun a son mot, son site, son blog à dire sur toute chose. Et ses infos à donner, à sa sauce Duras, « citoyenne », forcément « citoyenne »…
« N’ayez pas peur ! », confrères. Tant qu’il y aura des nouvelles, il faudra des gens pour faire le tri, hiérarchiser les « événements », en jeter. Autrement dit pour penser l’actualité. Pas en fonction de leurs dadas, ni de la proximité du « témoignage » mais, précisément, en raison de la distance nécessaire. Ni trop près, ni trop loin. Et pour le faire en fonction des publics auxquels s’adressent leurs médias: on n’est pas journaliste pour soi seul.
Les événements ne s’arrêteront pas de solliciter la curiosité et le besoin de ces intermédiaires entre les faits et les hommes. Le développement durable est dans l’air du temps, il faut parier aussi sur le journalisme durable. L’outil médiatique change, pas la fonction de base. Chercher, rapporter, percer le mur des apparences ou du ressenti, violer les règles suaves du tout-communication, gratter les puissances là où ça fait mal, vérifier, prendre de la hauteur. Et mitonner tout ça avec un peu de talent (si ce n’est pas trop demander que du talent avant des certitudes…). Le journalisme n’est pas près de son dernier mot.
Site des Assises Internationales du Journalisme
« Nous sommes tous des journalistes ! » On pourrait croire, parfois, que les journalistes professionnels n’ont pas d’avenir. Qu’il vont se fondre dans la masse des citoyens devenus journalistes, cernés qu’ils sont par tout un chacun puisque ce chacun a son mot, son site, son blog à dire sur toute chose. Et ses infos à donner, à sa sauce Duras, « citoyenne », forcément « citoyenne »…
« N’ayez pas peur ! », confrères. Tant qu’il y aura des nouvelles, il faudra des gens pour faire le tri, hiérarchiser les « événements », en jeter. Autrement dit pour penser l’actualité. Pas en fonction de leurs dadas, ni de la proximité du « témoignage » mais, précisément, en raison de la distance nécessaire. Ni trop près, ni trop loin. Et pour le faire en fonction des publics auxquels s’adressent leurs médias: on n’est pas journaliste pour soi seul.
Les événements ne s’arrêteront pas de solliciter la curiosité et le besoin de ces intermédiaires entre les faits et les hommes. Le développement durable est dans l’air du temps, il faut parier aussi sur le journalisme durable. L’outil médiatique change, pas la fonction de base. Chercher, rapporter, percer le mur des apparences ou du ressenti, violer les règles suaves du tout-communication, gratter les puissances là où ça fait mal, vérifier, prendre de la hauteur. Et mitonner tout ça avec un peu de talent (si ce n’est pas trop demander que du talent avant des certitudes…). Le journalisme n’est pas près de son dernier mot.
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