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La prise en considération des victimes d’évènements traumatisants dans les reportages journalistiques

L’auteure Carrie Rentschler examine comment les évènements traumatisants sont rapportés dans les nouvelles. En analysant la formation des certaines écoles de journalisme aux États-Unis, notamment la formation spécifique aux évènements dramatiques et traumatisants, elle démontre comment celle-ci se manifeste dans les comptes rendus.   Cynthia Hang, étudiante à la maîtrise en communication à l'Université d'Ottawa…

L’auteure Carrie Rentschler examine comment les évènements traumatisants sont rapportés dans les nouvelles. En analysant la formation des certaines écoles de journalisme aux États-Unis, notamment la formation spécifique aux évènements dramatiques et traumatisants, elle démontre comment celle-ci se manifeste dans les comptes rendus.

 

Cynthia Hang, étudiante à la maîtrise en communication à l'Université d'Ottawa

Note de lecture de la Chaire de recherche en éthique du journalisme de l'Université d'Ottawa

Dans l’article Trauma Training and the Reparative Work of Journalism, l’auteure Carrie Rentschler examine comment les évènements traumatisants sont rapportés dans les nouvelles. Cette façon de faire est le produit de la formation en journalisme. En analysant la formation des certaines écoles de journalisme aux États-Unis, notamment la formation spécifique aux évènements dramatiques et traumatisants, elle démontre comment celle-ci se manifeste dans les comptes rendus.

L’auteure démontre que la formation en traumatologie a développé un nouveau cadre de travail qui s’inspire moins d’une idéologie de « la loi et l’ordre » et davantage d’une approche s’inspirant des mouvements des droits civiques. Ce sont les défenseurs des victimes d’événements traumatisants qui ont fait pression auprès de médias et ont suscité une nouvelle orientation des reportages, exprimant les préoccupations de leurs clients en matière d'information incorrecte, sur la faible représentation de la victime et les distorsions des faits dans les reportages.

Pour sa part, la formation en traumatologie s’intéresse davantage aux victimes de crimes plutôt qu’au crime lui-même. Les journalistes sont formés pour être à l’écoute des victimes. Dans le cas de décès, ils vont dresser un portrait rappelant la vie et le vécu de la victime. Dans cette perspective, on réfère moins aux évènements traumatisants qu’aux victimes et à ce qu’elles ont enduré, on rapporte moins les « évènements de l’actualité » que « l’intensité de l’expérience » vécue par les individus impliqués.

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Cela déplace aussi l’attention de la recherche des faits et de la vérité en faveur d’informations importantes pour les gens traumatisés et leur entourage. Les journalistes doivent témoigner du lien entre la douleur physique douleur et la douleur psychologique, faire état de la perspective des victimes et de leur « lutte pour survivre ». La formation en traumatologie a également encouragé les journalistes à être témoins du traumatisme des autres. Ils sont également formés pour reconnaître les signes d’un traumatisme et les diffuser – puisque c’est cela leur responsabilité – en plus de savoir comment parler aux victimes, au moment de la couverture, de manière à ne pas aggraver le stress post-traumatique.

Selon Rentschler, avec cette formation, le journalisme répond à l’appel des victimes pour plus de considération et d’empathie. L’auteure conclut notamment que malgré ces changements survenus dans certaines formations en journalisme, il n’est pas assuré que la diffusion de ce type de nouvelle sera exempte de dommages faits aux victimes.

Référence: Rentschler, Carrie (2010), « Trauma training and the reparative work of journalism », Cultural Studies, 24(4), p. 447-477.