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Ce que j’ai appris de mon stage chez Yahoo durant les Jeux olympiques

À l’école, le A est une bonne note. À l’intérieur d’une salle de nouvelles, c’est le standard. Là réside la grande différence entre ces deux mondes. À l’école, le A est une bonne note. À l’intérieur d’une salle de nouvelles, c’est le standard. Là réside la grande différence entre ces deux mondes. Par Alex Chippin,…

À l’école, le A est une bonne note. À l’intérieur d’une salle de nouvelles, c’est le standard. Là réside la grande différence entre ces deux mondes.

À l’école, le A est une bonne note. À l’intérieur d’une salle de nouvelles, c’est le standard. Là réside la grande différence entre ces deux mondes.

Par Alex Chippin, stagiaire à la rédaction de Yahoo dans le cadre de sa dernière année de baccalauréat en journalisme à l’Université Ryerson. Article initialement paru sur J-Source le 10 mars 2014.

Cette différence, je  l’ai très vite comprise lors de mon stage de six semaines au sein de la rédaction sports de Yahoo Canada. Je faisais alors partie prenante de l’équipe qui couvrait les Jeux olympiques d’hiver 2014. Ma première histoire parlait des Canadiens qui avaient le plus de chances de remporter une médaille et sur lesquels la pression était mise. Je pensais que j’avais plutôt bien fait. J’avais tout faux. L’article n’était pas mauvais, mais n’était pas bon non plus. Ce qui signifie qu’il n’était pas assez bon. Et ce n’est que quatre réécritures plus tard, qu’il atteignit enfin le standard.

Rechercher la perfection est un challenge immense, mais c’est aussi une grande excitation. Chez Yahoo, nous ne cherchons pas la perfection pour nous-mêmes mais pour les milliers de personnes qui vont lire notre article.

Après ces six semaines, j’ai terminé mon stage avec des compétences accrues en matière d’écriture, une conscience journalistique plus pointue et une meilleure connaissance sur le fonctionnement de l’industrie dans laquelle j’évolue.

En plus des quatre articles que j’ai écrits, dont deux ont figuré sur le page d’accueil de Yahoo, je devais veiller à la mise à jour des informations concernant les Jeux olympiques, ce qui incluait de construire des dossiers pour présenter les dernières nouvelles, trouver une photo de couverture pour chacun d’eux, écrire quelques lignes d’introduction et indiquer les principaux liens. Plus facile à dire qu’à faire si l’on considère l’espace restreint que nous avions, et le fait que le logiciel à notre disposition avait tendance à ne pas enregistrer notre travail… alors que dans le même temps, les nouvelles continuaient à se déverser à vitesse grand V.

Je consultais fréquemment les grands titres liés aux Jeux olympiques pour sélectionner ceux qui devaient se retrouver dans le top 10 des meilleures histoires du moment. Mais je n’avais pas terminé un dossier qu’un nombre inimaginable d’autres étaient venus s’ajouter. J’ai ainsi créé toute une panoplie de diaporamas, technique de narration que je trouve très pertinente de nos jours si l’on se dit qu’une photo vaut mieux que mille mots… et qu’il y a peu de gens qui consacrent leur temps aujourd’hui, à lire des histoires de mille mots.

Durant les jours de semaine, je modérais également le forum de discussion commentant les événements du jour à Sotchi. En général, c’était assez gérable de rester neutre… mais est alors survenue la médaille d’or de l’équipe canadienne féminine de hockey. Et là, j’étais comme tout le monde. J’ai eu envie que le carillon retentisse à l’instant même où Marie-Philip Poulin a miraculeusement tiré et fait gagner l’équipe canadienne contre son homologue états-unienne.

Rester assis à un bureau n’a jamais fait partie des défis que je me suis fixé dans la vie. Mais croyez-le ou non, c’est durant ce stage que pour le première fois, j’ai eu à rester concentré durant huit heures d’affilée, jour après jour.

J’ai appris pas mal de choses chez Yahoo, et notamment à trouver des angles qui piquent la curiosité. Oui, la forme classique a toujours sa place dans le journalisme sportif, mais il faut aussi jouer avec les nouvelles plus insolites. C’est pourquoi j’ai écrit un article expliquant pourquoi les patineurs ne sont jamais pris de vertige.

Mon stage m’a également permis de faire la différence entre le travail de groupe et le travail d’équipe. À l’école, nous faisons des travaux de groupe, ce qui signifie que deux ou trois personnes travaillent ensemble. À Yahoo, ils travaillent tous individuellement, pour accomplir chacun, une partie du projet global. La communication au sein de l’équipe est la clé de la réussite. Lorsque chacun sait ce que les autres font, le travail opérationnel se fait sans accroc, et l’équipe devient une machine bien huilée.

Mon stage chez Yahoo Canada durant les Jeux olympiques a été pour moi, éclairant et très utile. Durant six semaines, j’ai été une éponge, tentant d’absorber autant d’informations que possible. Ce stage a également confirmé que j’avais fait le bon choix en optant pour une formation en journalisme. Comme je l’ai confié à un de mes amis, faire ce stage, ça a été comme rencontrer la femme de ma vie… excepté le fait que j’ai dû le quitter au bout de six semaines…

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