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Drames familiaux : Le ministre de la Santé suggère que le Code de déontologie soit modifié par le Conseil de presse

Suite à la diffusion du rapport du comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux, le ministre de la santé Réjean Hébert a laissé entendre que le Code de déontologie des journalistes devrait peut-être être révisé. Il a demandé au Conseil de presse de se pencher sur la question. Cette demande survient suite à de possibles liens…

Suite à la diffusion du rapport du comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux, le ministre de la santé Réjean Hébert a laissé entendre que le Code de déontologie des journalistes devrait peut-être être révisé. Il a demandé au Conseil de presse de se pencher sur la question.

Cette demande survient suite à de possibles liens qui auraient été faits entre la couverture des drames familiaux par les médias et une recrudescence de ces derniers après les reportages. 

Suite à la diffusion du rapport du comité d’experts sur les homicides intrafamiliaux, le ministre de la santé Réjean Hébert a laissé entendre que le Code de déontologie des journalistes devrait peut-être être révisé. Il a demandé au Conseil de presse de se pencher sur la question.

Cette demande survient suite à de possibles liens qui auraient été faits entre la couverture des drames familiaux par les médias et une recrudescence de ces derniers après les reportages. Dans le communiqué émis par le ministère de la Santé et des Services sociaux, on aborde la question de la prévention et de la responsabilité de la presse :

« Au chapitre de la prévention, le rapport aborde aussi l’importance du contrôle des armes à feu. Il souligne également la nécessité de poursuivre la réflexion sur les effets du traitement médiatique de ces événements sur la population et les personnes à risque. « J’invite le Conseil de presse à faire une recension des écrits sur la question afin de mieux documenter les effets du traitement médiatique des homicides intrafamiliaux, tout comme cela a été fait pour le suicide. Si cela s’avère pertinent, le Conseil de presse pourrait alors élaborer des principes qui viendraient enrichir le code de déontologie de la profession journalistique. Cet exercice doit se faire dans le respect mutuel de la liberté d'expression et du bien-être général de la société », a déclaré le ministre. »

Cette question a d’ailleurs récemment été traitée dans le journal du congrès 2012 de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ). Dans son article intitulé « Drames familiaux : l’effet d’entraînement existe-t-il ? », la journaliste Nathalie Côté revient sur les recommandations du coroner Yvon Garneau :

« Dans son rapport sur un drame familial survenu en mai 2011 à Saint-Edmond-de-Grantham, il recommande au Conseil de Presse du Québec « que la diffusion d’informations sur les drames intrafamiliaux soit restreinte et pertinente ». Dans le document, il cite la psychologue Suzanne Léveillée : « Ils (les personnes vivant difficilement une rupture) peuvent se sentir victimes du système judiciaire, en colère et en détresse. Ces personnes présentent une personnalité fragile et, face à certains stress, n’arrivent pas à se contenir et passent à l’acte. De plus, durant cette période de fragilité intense, il est fort possible qu’ils deviennent influençables devant les commentaires des gens autour d’eux, incluant les propos et événements (drames familiaux) relatés dans les médias ».

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Dans son communiqué, le Conseil de presse du Québec répond qu'il accepte l'invitation du ministre à étudier la question : 

« S’il existe une littérature abondante sur les liens de corrélation existant entre la couverture médiatique des suicides et les suicides par imitation, on ne peut en dire autant de la couverture des homicides intrafamiliaux. Or, intuitivement, plusieurs parallèles peuvent être tracés entre ces deux genres d’événements. Reste qu’avant d’émettre de nouvelles lignes directrices pour guider le travail des journalistes et des médias d’information, on doit étudier sérieusement cette question, et c’est ce que fera le CPQ », a affirmé son secrétaire général, Guy Amyot.

« Les journalistes et les médias jouissent d’une très grande liberté – et comme pour tous les droits, celle-ci s’accompagne de responsabilités. Dans le cas présent, ils ont la responsabilité de faire attention, par leur couverture, à ne pas encourager indirectement des individus fragilisés à passer aux actes, et donc à moduler d’une certaine manière les propos qu’ils tiennent pour éviter de se faire bien malgré eux des catalyseurs de drames humains. L’étude que nous amorcerons nous permettra d’abord d’évaluer la pertinence d’émettre des lignes directrices, et ensuite, s’il y a lieu, de les formuler, en collaboration avec les acteurs du milieu journalistique. En définitive, c’est à lui, et à lui seul, de définir les règles balisant l’exercice de la profession », a conclu Guy Amyot.

 

Extrait de la conférence de presse du ministre :