Femmes journalistes: encore du chemin à parcourir
Les femmes gagnent constamment du terrain dans les salles de rédaction québécoises, si bien qu'elles représentent désormais près la moitié (43%) des membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. La proportion de femmes journalistes au Québec serait donc bien plus élevée qu'en Grande-Bretagne où à peine le tiers des journalistes sont des femmes, selon une étude menée par Echo Research pour l'organisme Women in Journalism.
Les femmes gagnent constamment du terrain dans les salles de rédaction québécoises, si bien qu'elles représentent désormais près la moitié (43%) des membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec. La proportion de femmes journalistes au Québec serait donc bien plus élevée qu'en Grande-Bretagne où à peine le tiers des journalistes sont des femmes, selon une étude menée par Echo Research pour l'organisme Women in Journalism.
Signe de cette évolution, deux femmes, Sophie Thibault (TVA) et Céline Galipeau (SRC), animent les principaux journaux télévisés de fin de soirée et deux autres, Joane Prince et Isabelle Poulin, sont à la barre des radio journaux de Radio-Canada en semaine. Plusieurs bureaux à l'étranger, de même que le bureau parlementaire à Ottawa de la société publique, sont également dirigés par des femmes. Du côté de la presse écrite, c'est aussi une femme qui dirige le quotidien Le Devoir et, à La Presse, les femmes sont très présentes autant aux nouvelles générales, qu'aux affaires et à l'information internationale.
Derrière elles, la relève promet d'être au rendez-vous puisque les filles sont plus nombreuses que les garçons sur les bancs de l'école. Toutes matières confondues, elles représentent 57,9% des effectifs universitaires et 58% de ceux du niveau collégial, selon le Conseil du statut de la femme. L'organisme souligne cependant que, bien que plus scolarisées, les femmes continuent de toucher un salaire moins élevé que les hommes.
Équité salariale
Aucune étude globale n'offre de données récentes sur les salaires, les horaires ou les perspectives d'avancement pour des journalistes québécoises dans l'ensemble de l'industrie. La dernière étude pancandienne, menée par Gertrude Robinson et Armande St-Jean, date en effet de 1997.
Néanmoins, à Radio-Canada, les femmes demeuraient moins payées que leurs confrères en 2007, selon la Gazette des femmes: «en décembre 2007, les animateurs gagnaient en moyenne 28,6% de plus que les animatrices, les journalistes-présentateurs 27,5% de plus que leurs vis-à-vis féminins, et les reporters au national ou spécialisés, respectivement 18,5% et 16,4% de plus s’ils étaient de sexe masculin».
Un portrait qui rappelle la situation en France où les femmes journalistes gagnent en moyenne 15% de moins en tant que salariés que les hommes et 7% de moins en tant que pigistes, selon la Commission de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels. En proportion, les deux sexes sont pourtant presque à parité (42% de femmes salariées et 58% d'hommes).
Plafond de verre
La carrière des femmes semble par ailleurs plafonner plus rapidement que celle des hommes. En France, seuls 18% des directeurs de médias sont des directrices, selon la Commission de la Carte d'Identité des Journalistes Professionnels. De même, en Grande-Bretagne, huit des dix plus importants journaux comptent deux fois plus d'hommes que de femmes à des postes de direction, selon l'étude menée par Echo Research.
Ce scénario se répèterait au Québec où «le dernier bastion masculin demeure la très haute direction», écrit la journaliste Nathalie Collard dans La Presse. Selon elle, la compétence des femmes ou le manque de considération des hommes pour leur travail n'est cependant pas en cause. Elle estime que l'absence des femmes en haut de l'échelle médiatique «est avant tout une question de disponibilité». «Il y a un prix personnel à payer pour être patron, et ce n'est pas tout le monde qui est prêt à le payer», explique-t-elle.
Voir aussi:
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