JdeM: la maladresse du syndicat des journalistes
Le lock-out au
Journal de Montréal dure depuis maintenant 682 jours. Il a
été déclenché le 24 janvier 2009. Pourtant, un mois plus tôt, le
24 décembre 2008, la direction du quotidien et le président du
Syndicat des travailleurs de l’information (STIJM), Raynald Leblanc,
concluaient une entente de principe.
Le lock-out au
Journal de Montréal dure depuis maintenant 682 jours. Il a
été déclenché le 24 janvier 2009. Pourtant, un mois plus tôt, le
24 décembre 2008, la direction du quotidien et le président du
Syndicat des travailleurs de l’information (STIJM), Raynald Leblanc,
concluaient une entente de principe.
Cet
accord a cependant été renié par le syndicat explique le
propriétaire du Journal,
Pierre-Karl Péladeau, dans une lettre publiée sur le site de
l’Actualité:
«Au terme de la convention collective venu à échéance le 31
décembre 2008, à la reprise des négociations en janvier, les
représentants syndicaux ont refusé de reconnaître cette entente».
Pour Pierre-Karl Péladeau, «les représentants syndicaux voulaient
voir dérailler la négociation».
Dans sa réplique, toujours sur le site
de l’Actualité, la présidente de la CSN, Claudette
Carbonneau, admet qu’il y a bien eu un accord tabletté:
«Oui, il y a eu, dans les jours qui
ont précédé le déclenchement du conflit au Journal de
Montréal, conclusion d’une entente qui constituait un cadre
de règlement entre le syndicat local et le Journal,
sans que celle-ci soit portée à la connaissance de la CSN. Toute
dérogation à cette entente, bien que formulée en termes de
pétition de principe, constitue assurément une maladresse effectuée
par un syndicat local.»
On en sait en
fait très peu sur le déroulement des négociations entre le
mercredi 24 décembre 2008 et le samedi 24 janvier 2009, car les deux
parties avaient convenu d’un embargo médiatique pour ne pas nuire à
cette période de pourparlers intensifs. Négociations supervisées
par le conciliateur Pierre-Marc Bédard, nommé dans ce dossier par
Québec mi-décembre.
Malgré cet embargo, dans la semaine
qui a précédé le déclenchement du lock-out, patrons et syndiqués
se sont accusés mutuellement de vouloir faire achopper les
négociations. La partie syndicale accusait la direction de n’avoir
«jamais eu l’intention de trouver un règlement» et de plutôt préparer le terrain pour un
lock-out.
De son côté, la présidente et
éditrice du Journal, Lyne Robitaille, accusait le syndicat
d’avoir «inutilement retardé le processus d’une précieuse semaine»
et évoquait des «rumeurs persistantes» selon lesquelles le
syndicat tiendrait un vote de grève à la fin de la semaine.