Jour du Souvenir: le coquelicot de la discorde
En ce 11 novembre, la tradition dans les pays du Commonwealth veut que l'on porte un coquelicot rouge à la boutonnière pour honorer les soldats tués au combat. Chaque année, l'Assemblée nationale et le Parlement se transforment donc en champs de coquelicots, mais la petite fleur pousse également en grand nombre dans les salles de rédaction.
En ce 11 novembre, la tradition dans les pays du Commonwealth veut que l'on porte un coquelicot rouge à la boutonnière pour honorer les soldats tués au combat. Chaque année, l'Assemblée nationale et le Parlement se transforment donc en champs de coquelicots, mais la petite fleur pousse également en grand nombre dans les salles de rédaction.
À la télévision, animateurs et journalistes ne portant pas le coquelicot sont rares quelque soit le réseau. Ceux qui s'abstiennent semblent même faire face à une pression sociale. L'animatrice Karine Champagne de TVA a par exemple été apostrophée hier sur Twitter parce qu'elle ne le portait pas. «Nous le porterons demain sans faute! ils sont tous disparus ici!», s'est-elle empressée de répondre.
Du côté de Radio-Canada, l'ombudsman Julie Miville-Dechêne indique également recevoir quelques plaintes par année de gens se plaignant que certains animateurs négligent le port de la petite broche rouge. Elle n'a néanmoins jamais reçu une plainte inverse, soit d'une personne critiquant sa forte présence.
Pourtant, il s'agit d'un signe distinctif, un signe permettant d'identifier un journaliste à une cause, celle des anciens combattants. La Légion royale canadienne produit et vend en effet ce symbole de plastique feutré dans le but de recueillir des fonds pour les anciens combattants dans le besoin.
Or, dans les Droits et responsabilités de la presse, le Conseil de presse indique qu'«afin de préserver leur crédibilité professionnelle, les journalistes sont tenus à un devoir de réserve quant à leur implication personnelle dans diverses sphères d’activités sociales, politiques ou autres».
De fait, la professeure Colette Brin du Département d'information et de communication de l'Université Laval s'interroge: un journaliste doit-il porter le coquelicot alors qu'il ne porte pas le ruban rose pour la sensibilisation au cancer du sein ou même le coquelicot blanc qui symbolise la volonté d'œuvrer pour fonder un monde sans violence?
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November 12, 2010
C’est une question qui mérite
C’est une question qui mérite réflexion. Mais on pourrait faire valoir que, contrairement au ruban rose, par exemple, le coquelicot est un hommage à ceux qui ont perdu leur vie pour la liberté et la démocratie.
Les journalistes bénéficient de cette liberté et de cette démocratie et, en ce sens, le coquelicot serait, è leur boutonnière, presqu’une évidence.
Je pense que c’est une histoire de perception davantage que de réalité. Au Canada, le coquelicot est perçu comme un signe de respect pour les vétérans et pour les valeurs supposées qu’ils défendaient. Il n’est pas un signe militariste, comme le ruban jaune peut l’être aux États-Unis.
En ce sens, je ne crois pas qu’il soit condamnable de le porter. Par contre, je ne le porterais moi-même jamais…