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La crise du Monde vue d’Italie

Lanfranco Pace, Il Foglio | Propriétaire de Courrier international, le quotidien français Le Monde est en crise. Mais la démission de son directeur de la rédaction, Edwy Plenel, signe aussi l’échec d’un certain journalisme, estime le confrère milanais Il Foglio. Edwy Plenel ou l’ascension, le succès et le déclin inévitable d’un moralisateur de la presse.…
Lanfranco Pace, Il Foglio |

Propriétaire de Courrier international, le quotidien français Le Monde
est en crise. Mais la démission de son directeur de la rédaction, Edwy
Plenel, signe aussi l’échec d’un certain journalisme, estime le
confrère milanais Il Foglio.

Edwy Plenel ou l’ascension, le succès et le déclin inévitable d’un
moralisateur de la presse. Avec la démission présentée et acceptée le
29 novembre du directeur de la rédaction du Monde
s’achève une trajectoire faite d’intransigeance et de fureur. Fondée
sur une formidable équivoque selon laquelle le journalisme ne serait
pas un pouvoir comme les autres, mais aurait les traits et le destin
d’un pouvoir spécial, qui consiste à s’opposer aux autres, à les
contrôler. Et donc, de par sa nature, ce serait un contre-pouvoir
effectif. De cette idée du journalisme découlent une série de
malentendus : les pouvoirs n’ont par nature aucun intérêt à la
transparence et mentent ; le pouvoir politique, en particulier, n’a
aucunement le droit de se soustraire à l’épée sacrée de la justice ; la
vie publique dans les démocraties est écrasée par un enchevêtrement
inavouable et incontrôlable d’intérêts politiques, militaires,
financiers et criminels. Contre ce nouveau Léviathan, une enquête
journalistique devient un acte de libération, un éditorial une
injonction et une mise en garde, un simple billet une déclaration
d’indépendance.

Lanfranco Pace, Il Foglio |

Propriétaire de Courrier international, le quotidien français Le Monde
est en crise. Mais la démission de son directeur de la rédaction, Edwy
Plenel, signe aussi l’échec d’un certain journalisme, estime le
confrère milanais Il Foglio.

Edwy Plenel ou l’ascension, le succès et le déclin inévitable d’un
moralisateur de la presse. Avec la démission présentée et acceptée le
29 novembre du directeur de la rédaction du Monde
s’achève une trajectoire faite d’intransigeance et de fureur. Fondée
sur une formidable équivoque selon laquelle le journalisme ne serait
pas un pouvoir comme les autres, mais aurait les traits et le destin
d’un pouvoir spécial, qui consiste à s’opposer aux autres, à les
contrôler. Et donc, de par sa nature, ce serait un contre-pouvoir
effectif. De cette idée du journalisme découlent une série de
malentendus : les pouvoirs n’ont par nature aucun intérêt à la
transparence et mentent ; le pouvoir politique, en particulier, n’a
aucunement le droit de se soustraire à l’épée sacrée de la justice ; la
vie publique dans les démocraties est écrasée par un enchevêtrement
inavouable et incontrôlable d’intérêts politiques, militaires,
financiers et criminels. Contre ce nouveau Léviathan, une enquête
journalistique devient un acte de libération, un éditorial une
injonction et une mise en garde, un simple billet une déclaration
d’indépendance.

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