La guerre des médias
Philippe Gangreneau, Liberation.fr |
Mon dernier papier
sur le parti pris de beaucoup de journalistes américains en faveur du
candidat démocrate Barack Obama, a suscité beaucoup de
réactions.
Parmi celles-ci, un lecteur s’étonne que le New York Times puisse écrire que sa rivale, Hillary Clinton «caquète», en remarquant qu’en France, même le Figaro n’aurait pu être aussi cavalier avec Ségolène Royal. Petit état des lieux : les grands journaux américains s’écartent parfois, dans cette campagne, du principe de la séparation des nouvelles (le «news») du commentaire, mais globalement, il n’y a toutefois pas trop à redire. Le Wall Street journal, très excessif dans ses éditoriaux toujours pro-républicains, produit ainsi des articles de «news» étonnamment objectifs. Les grandes chaînes de télévision, en revanche, ne sont plus ce qu’elles étaient. MSNBC et CNN ont repris la formule commerciale lancée par Fox News après 2001, consistant à faire présenter une partie des «news» par des commentateurs opiniâtres qui affichent sans rougir leurs points de vue.
MSNBC est prodémocrate, CNN est très chauvin et extrêmement anti-immigrants dans l’émission de Lou Dobbs, qui par ailleurs fait la promotion de ses livres à l’antenne.
Fox, prorépublicaine à fond, continue dans ses pseudo-débats, d’inviter des interlocuteurs de l’autre bord choisis pour leur piètre calibre, afin de mieux les ridiculiser, tandis que le présentateur-éditorialiste Bill O’Reilly file le coton nationaliste. En bref, la polarisation de l’électorat se reflète dans les médias audiovisuels. Les démocrates regardent CNN et MSNBC, tandis que les républicains se branchent sur Fox.
Philippe Gangreneau, Liberation.fr |
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sur le parti pris de beaucoup de journalistes américains en faveur du
candidat démocrate Barack Obama, a suscité beaucoup de
réactions.
Parmi celles-ci, un lecteur s’étonne que le New York Times puisse écrire que sa rivale, Hillary Clinton «caquète», en remarquant qu’en France, même le Figaro n’aurait pu être aussi cavalier avec Ségolène Royal. Petit état des lieux : les grands journaux américains s’écartent parfois, dans cette campagne, du principe de la séparation des nouvelles (le «news») du commentaire, mais globalement, il n’y a toutefois pas trop à redire. Le Wall Street journal, très excessif dans ses éditoriaux toujours pro-républicains, produit ainsi des articles de «news» étonnamment objectifs. Les grandes chaînes de télévision, en revanche, ne sont plus ce qu’elles étaient. MSNBC et CNN ont repris la formule commerciale lancée par Fox News après 2001, consistant à faire présenter une partie des «news» par des commentateurs opiniâtres qui affichent sans rougir leurs points de vue.
MSNBC est prodémocrate, CNN est très chauvin et extrêmement anti-immigrants dans l’émission de Lou Dobbs, qui par ailleurs fait la promotion de ses livres à l’antenne.
Fox, prorépublicaine à fond, continue dans ses pseudo-débats, d’inviter des interlocuteurs de l’autre bord choisis pour leur piètre calibre, afin de mieux les ridiculiser, tandis que le présentateur-éditorialiste Bill O’Reilly file le coton nationaliste. En bref, la polarisation de l’électorat se reflète dans les médias audiovisuels. Les démocrates regardent CNN et MSNBC, tandis que les républicains se branchent sur Fox.