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L’Agence Science-Presse fête ses 35 ans

Créée en 1978 pour alimenter les médias régionaux en informations scientifiques, l’ASP est aujourd’hui la seule agence de presse consacrée aux sciences dans le monde francophone. Pour l’occasion, un party de fête est organisé demain, avec formation, table-ronde et cocktail, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Pierre Duchesne. Créée en…

Créée en 1978 pour alimenter les médias régionaux en informations scientifiques, l’ASP est aujourd’hui la seule agence de presse consacrée aux sciences dans le monde francophone. Pour l’occasion, un party de fête est organisé demain, avec formation, table-ronde et cocktail, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Pierre Duchesne.

Créée en 1978 pour alimenter les médias régionaux en informations scientifiques, l’ASP est aujourd’hui la seule agence de presse consacrée aux sciences dans le monde francophone. Pour l’occasion, un party de fête est organisé demain, avec formation, table-ronde et cocktail, en présence du ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, Pierre Duchesne.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

Scruter les nouvelles scientifiques, les synthétiser, les résumer, les vulgariser, voilà la mission de l’Agence Science-Presse.

«À l’origine l’ASP avait pour principal objectif d’offrir de la nouvelle scientifique aux hebdomadaires régionaux afin de rejoindre des gens, peut-être moins intéressés par la science et qui y avaient moins accès, explique Josée Nadia Drouin, directrice générale et éditrice de l’agence. Aujourd’hui, nous offrons toujours ce service mais nous avons également des rédactions abonnées, comme La Presse, Le Devoir ou encore MSN. Mais surtout, depuis que nous publions sur notre site internet, à la fois les articles de nos journalistes et les blogues des communicateurs scientifiques, nous rejoignons environ 750 000 personnes par année, dont la moitié vient de l’extérieur du Québec, France, Belgique, Suisse, Afrique francophone, etc.»

Aujourd’hui deux journalistes travaillent à temps partiel au sein de la rédaction et vingt à vingt-cinq pigistes publient des nouvelles plus ou moins régulièrement.

La science est partout

«Dans notre mission, nous avons également d’encadrer la relève journalistique en science, précise Mme Drouin. Ce sont donc souvent des journalistes débutants. Ils ne sont pas nécessairement spécialistes en sciences. Certains ont des bases en journalisme, d’autres arrivent des sciences et ne sont pas spécialisés en communication. C’est très intéressant cette cohabitation, car tout le monde se complète et ça permet de prendre les sujets avec des angles différents. Par exemple, moi, j’arrive des sciences, où tout doit être appuyé. Il a fallu que je relâche un peu. Il faut éviter le jargon, apprendre à vulgariser. En revanche, ceux qui arrivent des communications ne vont parfois pas assez loin. C’est drôle de voir cette dichotomie et les qualités de chacun.»

Ainsi l’Agence Science-Presse tente d’enrayer la peur que ressentent à la fois les journalistes à l’idée de traiter de sujets scientifiques, mais aussi le grand public, souvent effrayé par ce champ.

«On a peut-être été traumatisé par des cours de sciences lorsqu’on était plus jeunes!, ironie Josée Nadia Drouin. Mais en réalité, ce n’est pas si difficile. Les sciences sont partout, elles ont des retombées dans de nombreux domaines, notamment social, économique, politique. C’est le fun  de faire ces liens. On peut penser à l’évolution des voitures, le carburant, l’environnement, même aux décisions que le gouvernement prend dans tous ces domaines. C’est d’ailleurs comme ça qu’on pourra intéresser le grand public. Quand il ne sait même pas qu’on est en train de lui servir de la science. Par exemple, il y a une nouvelle qui a récemment rencontré beaucoup de succès, c’est celle selon laquelle, le désordre de nos bureaux pourrait refléter un esprit créatif. C’est amusant, c’est un clin d’œil, mais c’est de la science. On n’est pas obligé de tomber dans des explications de la physique quantique dès le départ!»

Dédramatiser le sujet

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Josée Nadia Drouin regrette cependant que la science ait aujourd’hui, si peu de place dans les grands médias au Québec, donc que le grand public ait si peu l’occasion d’être en contact avec elle. Une situation qui conforterait le sentiment selon lequel, les sciences, c’est compliqué.

«Des magazines, comme Les Explorateurs et Les Débrouillards, permettent de dédramatiser le sujet, estime en revanche la directrice générale de l’ASP. Ça fait trente ans que nous les éditons et on voit aujourd’hui des lecteurs de la première heure qui ont fait carrière dans les sciences. Ils traitent souvent de l’aspect fantastique des sciences. C’est une belle découverte pour les jeunes!»

Demain, toute l’équipe sera donc à pied d’œuvre pour célébrer dignement ces trente-cinq années au service de la science. La matinée sera consacrée à la formation à la vulgarisation, pour tous les scientifiques souhaitant se lancer dans l’aventure du blogue. Formation suivie d’un  speed dating durant lequel les chercheurs auront l’occasion de parler avec des journalistes, d’un projet d’article. L’après-midi abordera, sous la forme d’une table-ronde, les nouvelles façons de communiquer la science. Et la journée se terminera autour d’un cocktail durant lequel Pierre Duchesne sera présent.

Personne ne sait s’il est là pour annoncer quelque-chose, mais il est bon de rappeler, qu’en plus de ses abonnements, l’Agence Science-Presse est financée en grande partie par une subvention du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

«Une nouvelle politique en matière de recherche a été dévoilée récemment, note Josée Nadia Drouin, et cette politique fait la part belle à la diffusion. Il se peut que M. Duchesne nous en dise un peu plus, mais je ne suis pas dans le secret…»

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