Le Conseil de presse a l’oeil sur les réseaux sociaux
Le conseil de presse britannique (PCC) prévoit étendre sa juridiction aux réseaux sociaux d'ici la fin de l'année. Dans ce but, il consulte actuellement les médias et leur demande de se doter d'une politique claire sur l'usage des outils de communication 2.0. De notre côté de l'Atlantique, le Conseil de presse du Québec (CPQ) a d'ores et déjà juridiction sur cet univers.
Le conseil de presse britannique (PCC) prévoit étendre sa juridiction aux réseaux sociaux d'ici la fin de l'année. Dans ce but, il consulte actuellement les médias et leur demande de se doter d'une politique claire sur l'usage des outils de communication 2.0. De notre côté de l'Atlantique, le Conseil de presse du Québec (CPQ) a d'ores et déjà juridiction sur cet univers.
Le CPQ s'est en effet déjà penché sur les blogues chapeautés par les médias. Par extension, il pourrait également examiner les activités des médias et de leurs journalistes sur Facebook, sur Twitter, sur LinkedIn ou encore sur Flikr. La juridiction du conseil s'applique aux comptes institutionnels, par exemple @LeDevoir sur Twitter, mais aussi à ceux de journalistes. «Si un journaliste twitte ses opinions sur un sujet dont il traite dans un reportage, une plainte pour partialité serait tout à fait recevable», explique le secrétaire général de l'organisme, Guy Amyot.
À ce chapitre, le Guide de responsabilités des travailleurs de l'information de La Presse précise: «Les journalistes sont des personnalités publiques associées au média pour lequel ils travaillent. Pour cette raison, les journalistes de La Presse devraient toujours respecter leur devoir de réserve lorsqu’ils utilisent les médias sociaux comme Twitter, un blogue personnel ou Facebook.» Amendé récemment pour englober les réseaux sociaux, le guide de La Presse insiste: «Tout ce qui est publié sur les médias sociaux et les blogues personnels peut être diffusé plus largement par un tiers, repris hors contexte et affecter la réputation du journaliste comme celle de son employeur.»
Allant dans le même sens, le directeur général de la radio de Radio-Canada, Patrick Beauduin, s'est inquiété vendredi de l'«aveuglement technologique» qui semble habiter beaucoup de journalistes jusque dans les murs de la société publique, alors même qu'ils sont soumis à des normes et pratiques journalistiques strictes. Ce guide a d'ailleurs lui aussi été modifié récemment pour encadrer les pratiques journalistes sur les réseaux sociaux et autres outils 2.0.
À l'occasion d'une table ronde portant sur les réseaux sociaux et le journalisme organisée par les Prix Lizette-Gervais, M.Beauduin a pris la parole pour appuyer les propos du rédacteur en chef de Projetj.ca et analyste des technologies, Michel Dumais, qui a vivement dénoncé le manque de réserve et la naïveté dont font preuve de nombreux journalistes sur les réseaux sociaux. Il a mis en garde la profession contre un univers où tout est enregistré et peu servir de preuve de partialité, mais aussi où fleurissent les influenceurs et manipulateurs d'opinion
Pour le moment, le CPQ n'a traité aucune plainte relative aux activités d'un média ou d'un journaliste sur Twitter. Mais Guy Amyot ne serait pas surpris d'avoir à s'y atteler bientôt, étant donnée la popularité croissante de cet outil, qui a même fait son entrée dans les palais de justice. Les journalistes ont ainsi twitté le procès très sensible du Colonel Williams fin 2010 et twittent aujourd'hui un autre procès tout aussi sensible, celui du Dr Guy Turcotte.
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