J-Source

Le règne des filles de l’info

Richard Therrien, Le Soleil | Il n’y a pas de doute, les filles ont la cote en information. Après Sophie Thibault à TVA et Esther Bégin à TQS, Céline Galipeau prendra la relève de Bernard Derome dès janvier au Téléjournal de Radio-Canada. Même en France, à TF1, le célèbre Patrick Poivre d’Arvor s’est fait ravir…
Richard Therrien, Le Soleil |

Il n’y a pas de doute, les filles ont la cote en information. Après Sophie Thibault à TVA et Esther Bégin à TQS, Céline Galipeau prendra la relève de Bernard Derome dès janvier au Téléjournal de Radio-Canada. Même en France, à TF1, le célèbre Patrick Poivre d’Arvor s’est fait ravir son prestigieux siège par une femme, Laurence Ferrari.

Au milieu de cette prédominance féminine, Julie Couture se taille une place enviable. Nommée l’automne dernier chef d’antenne de la fin de semaine à TVA, en plus d’officier en après-midi à LCN du lundi au mercredi, la journaliste de 34 ans se réjouit de ce retour du balancier favorable aux femmes, mais souhaite maintenant qu’on les laisse vieillir à l’écran.


Q. À quoi attribuer cet engouement?

R. Je n’arrive pas à l’expliquer. Dans les écoles de journalisme, le pourcentage de filles est en hausse. Autour de moi, il y a beaucoup de femmes, autant devant que derrière la caméra.

Q. Vos collègues mâles sont-ils jaloux?

R. Pas du tout. Au contraire, je sens plutôt de la complicité de leur part.

Q. Les femmes doivent-elles encore travailler deux fois plus fort que les hommes?

R. Je ne le sens plus, nous sommes rendus ailleurs. Mais quand j’ai commencé, je sentais que des collègues masculins n’avaient plus le feu sacré et travaillaient moins fort.

Q. Le défi, pour les femmes, c’est de durer.

R. Ce que je trouve beau aux États-Unis, c’est qu’une femme comme Barbara Walters est encore là malgré son âge, et qu’on valorise l’expérience. Je souhaite qu’on soit capable de voir les femmes vieillir à l’écran au Québec. C’est un enjeu qui me préoccupe beaucoup.

Q. Vous êtes passée du matin au soir l’automne dernier. Comment avez-vous vécu ce changement radical?

R. Après six ans le matin, dont trois à RDI et trois à LCN, j’étais vraiment fatiguée. L’offre tombait à point. J’aimais beaucoup l’émission du matin, mais physiquement, c’est exténuant, et tu n’as plus de vie sociale. Pour une nocturne, c’est difficile! Je me levais entre 2h30 et 3h. Il fallait que je me couche vers 19h en plus de faire des siestes l’après-midi, et gérer mon temps de luminosité. Ceux qui le font ont énormément de mérite.

Q. Comment s’est révélé votre intérêt pour le journalisme?

R. Ça s’est précisé à l’adolescence. J’ai étudié en communications à l’Université Laval, avant d’effectuer un stage au ministère des Affaires étrangères, avec Lloyd Axworthy et Sergio Marchi. Ça devait durer quatre mois, mais je suis restée deux ans. Je rencontrais les diplomates, c’était vraiment tripant. Ça m’a permis de comprendre l’appareil gouvernemental.

Q. Puis est apparue la télévision…

R. À CHOT Hull, sur le terrain, durant presque trois ans. De là, je suis allée à J.E. brièvement à TVA, avant d’atterrir à RDI, le matin avec Michel Viens. Une expérience majeure dans ma vie.

Q. Pourquoi être retournée à TVA?

R. Je n’ai vraiment rien à dire contre RDI, mais à TVA, ce sont de plus petites équipes, et j’étais à l’aise avec ça. Il y avait aussi le défi de bâtir la nouvelle émission du matin avec Pénélope Garon. Je ne l’ai jamais regretté.

Q. On s’est beaucoup moqué de l’hélicoptère TVA. Qu’en pensez-vous?

R. Je pense que ça fait partie de nos forces, avec le déploiement rapide de l’équipe sur le terrain. C’était une première au Québec. À bord, Maxime Landry s’est bâti une expertise et a carrément innové.

Q. À trop vouloir avoir le scoop, est-ce qu’on manque de prudence sur les chaînes d’information?

R. Il y a beaucoup de choses qu’on ne dit pas en ondes parce que ce n’est pas confirmé. C’est sûr qu’en direct, dans le feu de l’action, toutes sortes d’informations circulent. Nous sommes humains, et un humain en situation de crise peut transmettre une information qui peut ne pas être exacte en bout de ligne. Mais la force de l’image en direct est très importante, et on tire des leçons de chaque événement.

Q. Y a-t-il trop de nouvelles?

R. Je suis une freak des nouvelles, il n’y en a jamais trop pour moi! Je dois même faire attention, ça devient envahissant. J’allais beaucoup sur Internet avant, mais je choisis davantage mes moments. En vacances, j’essaie de ne pas ouvrir la télé.

Julie Couture anime actuellement Le TVA 22 heures pour deux semaines, et livrera ensuite les nouvelles à Salut, bonjour! durant une semaine.

[node:ad]