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Les étudiants inquiets quant à l’avenir du programme en journalisme à l’Université d’Ottawa

Quelques étudiants du programme en journalisme délivré conjointement par l’Université d’Ottawa et le Collège Algonquin s’inquiètent de leur avenir. Ils se sont confiés à J-Source, affirmant avoir le sentiment que le discrédit a été jeté sur leur formation depuis que l’université a décidé de suspendre les admissions cet automne, comme le suggérait un rapport critique…

Quelques étudiants du programme en journalisme délivré conjointement par l’Université d’Ottawa et le Collège Algonquin s’inquiètent de leur avenir. Ils se sont confiés à J-Source, affirmant avoir le sentiment que le discrédit a été jeté sur leur formation depuis que l’université a décidé de suspendre les admissions cet automne, comme le suggérait un rapport critique du sénat interne.

Par Tamara Baluja – Traduction d’un article paru sur J-Source le 16 août 2013

Quelques étudiants du programme en journalisme délivré conjointement par l’Université d’Ottawa et le Collège Algonquin s’inquiètent de leur avenir. Ils se sont confiés à J-Source, affirmant avoir le sentiment que le discrédit a été jeté sur leur formation depuis que l’université a décidé de suspendre les admissions cet automne, comme le suggérait un rapport critique du sénat interne.

L’université a choisi de restructurer le programme afin de pouvoir rouvrir les admissions en 2014, a rapporté le quotidien anglophone l’Ottawa Citizen. Bien qu’il n’y ait pas d’admissions en première année à l’université cet automne, le reste du programme – qui est arrimé au Collège Algonquin pour les anglophones et à la Cité collégiale pour les francophones, se poursuit normalement.

Un rapport du sénat interne de l’université, datant de mai 2012, décrit ces programmes comme «profondément troublés» et n’y voit «rien d’autre que des expérimentations».

«Ils sont mal construits et portent atteinte à la réputation de l’université», peut-on y lire.

Suite à la publication de ce rapport, «je pense que la réputation du programme a été ternie», estime Dali Carmichael, une étudiante en dernière année du programme conjoint. «J’espère que ça n’affectera pas mes opportunités en matière d’emploi.»

Dali Carmichael affirme avoir suivi un bon cursus, mais elle s’inquiète du fait que les employeurs potentiels ne soient pas du même avis. «La formation que j’ai eue, notamment au Collège Algonquin, était excellente et je pense avoir appris beaucoup, confie-t-elle. À l’Université d’Ottawa… le programme est très large et théorique. Il manquait cependant de leadership et je trouvais que l’administration n’était pas très accessible.»

Quelques étudiants ont également avoué à J-Source avoir le sentiment que l’administration ne connaissait pas très bien le programme.

«C’était très difficile d’obtenir de l’information, affirme Megan Delaire, qui entre en cinquième année. Au moins maintenant, tout le monde réalise que l’administration n’était pas à la hauteur.»

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Ce programme partenaire consiste en deux années à l’Université d’Ottawa  et deux années au Collège Algonquin pour les étudiants anglophones ou à la Cité collégiale pour les francophones.

Certains étudiants ont suivi des cours durant le semestre d’été, alors que d’autres, comme Megan Delaire, étalent leur formation sur cinq ans. «Il n’y aucune constance dans la manière dont les étudiants naviguent dans le programme, et c’est sans doute parce que l’administration ne sait même pas elle-même comment ça devrait se passer, estime-t-elle. Nous avons le sentiment que le programme nous a laissé tomber.»

Le rapport du sénat interne questionne même sur la raison d’être du programme et sur son maintien. «Étant donné que la formation en journalisme de l’Université de Carleton domine déjà le secteur dans la région, et que les deux collèges offrent eux aussi un programme, la question que nous devons nous poser est: pourquoi l’Université d’Ottawa tente d’occuper cet espace?»

Megan Delaire estime cependant que la partie du programme délivrée par le Collège Algonquin était très instructive et bien prodiguée. «L’administration est présente et nous n’avons pas eu à deviner ce qu’on attendait de nous, raconte-t-elle. Et je continue de penser qu’avoir un  bon portfolio est plus important que l’endroit où nous avons étudié.»

Rachel Aiello, une autre étudiante en dernière année, estime elle aussi que la portion du programme suivie  au Collège Algonquin a été très utile. «Les deux premières années [à l’Université d’Ottawa] ont été frustrantes, mais au final, ça en valait la peine.»

La finissante affirme même recommander la formation aux futurs étudiants, tout en les prévenant qu’ils n’obtiendraient aucun soutien. «Je pense que combiner l’université et le collège a de nombreux mérites.»

Dans communiqué publié par le Collège Algonquin, l’administration affirme «soutenir le processus de renouvellement des programmes lancé par l’université, espérant ainsi que cette formation devienne encore meilleure.» De son côté, la Cité collégiale a répondu à Projet J qu’elle avait été mise au courant de la suspension des admissions à l’université en février et que cela ne devrait pas affecter leurs étudiants.

Le rapport du sénat exprime des doutes quant à une possible refonte du programme. «Étant donné que les problèmes d’arrimage avec les collèges datent de 10 à 12 ans, et que l’université et le département doivent avoir été mis au courant de longue date, comment peut-on penser qu’une résolution soit imminente, voire même possible?»

L’Université d’Ottawa a refusé la demande d’entrevue avec J-Source.