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Les journalistes du Parisien indignés de leur journal

Les journalistes du Parisien s’indignent des titres relatifs à l'immigration roumaine dans leur propre journal. La Société des journalistes du quotidien français a publié lundi un communiqué de presse qui sonne comme un appel à plus d'éthique de la part de la direction. Les journalistes du Parisien s’indignent des titres relatifs à l'immigration roumaine dans…

Les journalistes du Parisien s’indignent des titres relatifs à l'immigration roumaine dans leur propre journal. La Société des journalistes du quotidien français a publié lundi un communiqué de presse qui sonne comme un appel à plus d'éthique de la part de la direction.

Les journalistes du Parisien s’indignent des titres relatifs à l'immigration roumaine dans leur propre journal. La Société des journalistes du quotidien français a publié cette semaine un communiqué de presse qui sonne comme un appel à davantage d'éthique de la part de la direction.

Lundi, le quotidien présentait en manchette les mesures du ministre de l’Intérieur français, Claude Guéant, contre les délinquants Roms. Il titrait en Une «Délinquance: le plan de lutte contre les jeunes roumains», et poursuivait en page 2 et 3 avec «Immigration roumaine: les mesures contre la délinquance».

La Société des journalistes juge ces titres «particulièrement choquants». Indignée, elle estime qu'ils assimilent «de facto l’immigration en provenance de la Roumanie avec la délinquance» et laissent entendre que tous des jeunes roumains sont des délinquants. «De tels amalgames sont inacceptables», écrit-elle soulignant par ailleurs que la photo d'illustration «est une mise en scène qui n’a pas lieu d’être utilisée avec ce type de sujet».

«Ces choix d’illustration et de titraille mettent à mal le travail des journalistes qui ont participé à cet ensemble et qui, quant à lui, nous apparaît équilibré», conclu la Société des journalistes du quotidien du Groupe Amaury qui édite également L'Équipe.

Cette controverse survient un an après que l'Organisation des Nations Unies se soit inquiétée de l'attitude de la France à l'égard des immigrants roumains. Elle a dénoncé «la tenue de discours politiques de nature discriminatoire en France» et l'«augmentation récente des actes et manifestations à caractère raciste et xénophobe».

Acrimed n'a pas manqué de souligner l' «attaque en règle [du Parisien] contre une communauté nationale dans son ensemble» et a imaginé une série de titres similaires.

Que dit le code d'éthique au Québec?

En règle général, le choix des manchettes, des titres etdes légendes accompagnant les illustrations relèvent de la prérogative de l'éditeur. Cependant, le Guide des droits et responsabilités de la presse établit par le Conseil de presse du Québec (CPQ) indique:

«Les manchettes et les titres doivent respecter le sens, l'esprit et le contenu des textes auxquels ils renvoient. Les responsables doivent éviter le sensationnalisme et veiller à ce que les manchettes et les titres ne servent pas de véhicules aux préjugés et aux partis pris. Les légendes répondent aux mêmes exigences de fidélité et de rigueur à l'égard des photos et des illustrations qu'elles accompagnent.»

«Les médias et les professionnels de l'information doivent éviter de cultiver ou d'entretenir les préjugés. Ils doivent impérativement éviter d'utiliser, à l'endroit des personnes ou des groupes, des représentations ou des termes qui tendent à soulever la haine et le mépris, à encourager la violence ou encore à heurter la dignité d’une personne ou d’une catégorie de personnes en raison d’un motif discriminatoire.»

Sur cette base, le CPQ a récemment blâmé le magazine Maclean's pour sa manchette qualifiant le Québec de province «la plus corrompue du Canada». Le tribunal d'honneur de la profession a jugé que ce titre manquait de rigueur et véhiculait des préjugés discriminatoires.

 

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