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Naomi Klein : Nous entrons dans un nouvel âge sombre de la démocratie

Jade Lindgaard, Mediapart.fr | … Par ailleurs, il est difficile de savoir ce qu’on entend par « journalisme » aux Etats-Unis. Le Washington Post a révélé l’existence des prisons secrètes de la CIA, Jane Mayer a fait connaître la torture dans les prisons secrètes de la CIA et à Guantanamo dans le New Yorker :…

Jade Lindgaard, Mediapart.fr |

Par ailleurs, il est difficile de savoir ce qu’on entend par « journalisme » aux Etats-Unis. Le Washington Post a révélé l’existence des prisons secrètes de la CIA, Jane Mayer a fait connaître la torture dans les prisons secrètes de la CIA et à Guantanamo dans le New Yorker : il y a eu de l’excellent journalisme. Mais les médias, aux Etats-Unis, c’est la télévision ! Il y a une étrange coexistence entre, d’un côté, la presse écrite qui sort des informations et des enquêtes et, de l’autre, la radio, les médias électroniques et la télévision, les médias émotifs qui parlent de complètement autre chose. L’écrit, ce n’est pas émotif. Le journalisme d’investigation est austère. Ce sont les faits, rien que les faits.

Quand nous faisons du journalisme d’investigation, nous pensons que
ces faits vont être repris par des médias plus émotifs, que les gens
vont s’en emparer et hurler : « c’est un scandale ! »,  et
qu’ils vont demander des comptes. Mais c’est exactement ce qui ne s’est
pas produit aux Etats-Unis. Ce qui scandalise les présentateurs télé
n’a rien à voir avec ce que révèle le journalisme d’investigation. Cela
explique en partie pourquoi se perd le lien logique entre la révélation
d’un fait scandaleux et l’action entreprise pour y mettre fin. Depuis
le début de la campagne présidentielle américaine, les candidats n’ont
pas senti le besoin de prendre position contre la torture. Même chez
les démocrates. Parce que ce qui excite les présentateurs télé de CNN
ou de Fox News, ce n’est pas la torture, c’est l’immigration, le
terrorisme et la pédophilie.

Jade Lindgaard, Mediapart.fr |

Par ailleurs, il est difficile de savoir ce qu’on entend par « journalisme » aux Etats-Unis. Le Washington Post a révélé l’existence des prisons secrètes de la CIA, Jane Mayer a fait connaître la torture dans les prisons secrètes de la CIA et à Guantanamo dans le New Yorker : il y a eu de l’excellent journalisme. Mais les médias, aux Etats-Unis, c’est la télévision ! Il y a une étrange coexistence entre, d’un côté, la presse écrite qui sort des informations et des enquêtes et, de l’autre, la radio, les médias électroniques et la télévision, les médias émotifs qui parlent de complètement autre chose. L’écrit, ce n’est pas émotif. Le journalisme d’investigation est austère. Ce sont les faits, rien que les faits.

Quand nous faisons du journalisme d’investigation, nous pensons que
ces faits vont être repris par des médias plus émotifs, que les gens
vont s’en emparer et hurler : « c’est un scandale ! »,  et
qu’ils vont demander des comptes. Mais c’est exactement ce qui ne s’est
pas produit aux Etats-Unis. Ce qui scandalise les présentateurs télé
n’a rien à voir avec ce que révèle le journalisme d’investigation. Cela
explique en partie pourquoi se perd le lien logique entre la révélation
d’un fait scandaleux et l’action entreprise pour y mettre fin. Depuis
le début de la campagne présidentielle américaine, les candidats n’ont
pas senti le besoin de prendre position contre la torture. Même chez
les démocrates. Parce que ce qui excite les présentateurs télé de CNN
ou de Fox News, ce n’est pas la torture, c’est l’immigration, le
terrorisme et la pédophilie.

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