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Pourquoi les jeunes s’informent d’abord sur Internet?

La toute dernière enquête NETendances du CEFRIO révèle que pour 44 % des 18-24 ans, Internet est la principale source d'information pour consulter l'actualité, contre 33 % pour la presse écrite et seulement 15 % pour la télévision.   La toute dernière enquête NETendances du CEFRIO révèle que pour 44 % des 18-24 ans, Internet…

La toute dernière enquête NETendances du CEFRIO révèle que pour 44 % des 18-24 ans, Internet est la principale source d'information pour consulter l'actualité, contre 33 % pour la presse écrite et seulement 15 % pour la télévision.

 

La toute dernière enquête NETendances du CEFRIO révèle que pour 44 % des 18-24 ans, Internet est la principale source d'information pour consulter l'actualité, contre 33 % pour la presse écrite et seulement 15 % pour la télévision.

Par Hélène Roulot-Ganzmann

Chez les 25-34 ans, internet et télévision sont au coude au coude avec respectivement 38 et 39% des répondants, le sacro-saint poste qui trône au milieu du salon reprenant ses droits chez les plus de 35 ans, avec plus de 50% de Québécois qui l'utilisent comme principale source d'information. Un téléviseur qui a tout de même perdu 12% d'adeptes chez les moins de 35 ans depuis 2010 seulement!

Informé via son réseau social

«Ce sont les moyens de s'informer qui changent, pas les sources, nuance Bernard Motulsky, professeur au département de communication sociale et publique de l’UQÀM et titulaire de la Chaire de relations publiques et communication marketing. Au final, les jeunes s'informent via les mêmes canaux que les autres générations. Ce sont les journalistes de Radio-Canada, La Presse ou le Journal de Montréal qui leur délivrent l'information. Mais ils arrivent sur leur article, non pas parce qu'ils ont acheté le journal ou regardé le téléjournal, mais parce qu'ils ont cliqué sur un lien que leur a proposé quelqu'un dans leur réseau social. L'information fournie par des journalistes restent la plus crédible, il n'y a que les grands médias qui peuvent envoyer des professionnels pour être témoin de ce qui se passe à l'autre bout du monde… mais les jeunes sont sur internet, ils y passent une grande partie de leur temps, s'y informer est juste un geste naturel.»

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Une situation qui est faite pour durer car il est fort improbable que ces jeunes, biberonnés au web et aux médias sociaux, décident à 35 ans, de délaisser leur ordinateur, tablette ou autre téléphone intelligent pour allumer la télévision ou ouvrir le journal. Aux rédactions donc de s'adapter à cette réalité et aucune n'a attendu la publication de cette étude pour réfléchir à son avenir. La Presse dévoilera d'ailleurs dans quelques jours son application pour Ipad, La Presse+, sensée révolutionner la manière de faire et de consommer de l'information.

«La situation est complexe pour l'industrie, qui doit faire face à la migration des annonceurs vers le web, explique M. Motulsky. On pourrait penser que finalement, qu'un média attire de la publicité dans sa formule papier ou sur sa plateforme web, ça ne change rien pour lui, mais ce n'est pas la réalité. La tarification n'est pas la même, le calcul des coûts n'est pas le même, ce ne sont pas les mêmes annonceurs, c'est tout une autre façon de facturer. Sur internet, le lecteur est moins fidèle. Acheter le journal ou s'y abonner, c'est un geste autrement plus significatif que d'arriver par hasard sur la plateforme web d'un média auquel on n'est pas spécialement attaché. Ça n'a pas la même valeur pour un annonceur.»

Phénomène d'œillères

Les jeunes utilisent donc leur réseau social pour rester informer. Principalement Facebook et Google+ en fait, Twitter étant la source principale d'information pour moins de 1% des Québécois. «C'est un truc de journaliste d'utiliser Twitter comme fil de presse…» ironise Bernard Molusky, qui ajoute que le risque inhérent à cette nouvelle manière de consommer l'information, c'est le phénomène d'œillères. «Nous ne sommes au courant que de ce qui nous intéresse et intéresse nos amis, notre réseau, et avons donc une vision très fragmentaire du monde qui nous entoure. Ça a toujours été un  peu le cas, nuance-t-il. Il est rare qu'un lecteur lise plusieurs journaux, d'opinion différente, et même dans le journal qu'il choisit, il va directement à la rubrique qui l'intéresse, lit les textes de ses chroniqueurs favoris, etc. Mais ce phénomène est largement amplifié par les médias sociaux.»