J-Source

Rue Masson change de look et intègre la pub

La petite équipe de RueMasson a lancé hier la seconde version de son site web. Pionnière de l'information hyperlocale au Québec, l'équipe a redoublé d'efforts pour améliorer le design de son site afin de mieux satisfaire ses lecteurs, mais aussi pour assurer une meilleure intégration des médias sociaux et pour aménager des espaces publicitaires. La…

La petite équipe de RueMasson a lancé hier la seconde version de son site web. Pionnière de l'information hyperlocale au Québec, l'équipe a redoublé d'efforts pour améliorer le design de son site afin de mieux satisfaire ses lecteurs, mais aussi pour assurer une meilleure intégration des médias sociaux et pour aménager des espaces publicitaires.

La petite équipe de RueMasson a lancé hier la seconde version de son site web. Pionnière de l'information hyperlocale au Québec, elle a redoublé d'efforts pour améliorer le design du site afin de mieux satisfaire ses lecteurs, de mieux intégrer les médias sociaux, mais aussi d'aménager des espaces publicitaires.

En neuf mois, RueMasson a réussi à s'imposer comme une référence auprès des résidents et commerçants du Vieux-Rosemont. Il attire en effet en moyenne 8000 visiteurs uniques par mois, alors qu'il est consacré à l'actualité d'un petit territoire de moins de 35 500 habitants.

Hyperlocal: le buzz de l'heure

Le site attire également l'attention dans le milieu journalistique d'ici. Il a en effet été invité à participer au Groupe de travail sur le journalisme et l'avenir de l'information au Québec dirigé par Dominique Payette, et une de ses fondatrices sera panelliste au congrès de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) fin novembre pour parler d'information hyperlocale.

Ce nouveau créneau journalistique en est à ses premiers balbutiements au Québec et en Europe, mais aux États-Unis il s'agit du buzz de l'heure si bien que les étudiants en journalisme de l'Université Columbia ont leur propre média hyperlocal pour se familiariser au concept. Le New York Times a été un des premiers à tenter l'expérience en lançant The Local en mars 2009. Quelques mois plus tard, AOL sautait dans le train en achetant le réseau Patch créé par Tim Amstrong alors qu'il n'était pas encore PDG du groupe.

Les sites Patch sont présent dans 17 États et couvrent des villes de 20 000 habitants et moins. Chacun est alimenté par un journaliste épaulé de pigistes non professionnels (étudiants, retraités, etc.), et supervisé par un rédacteur en chef régional pour dix sites ainsi qu'un webmestre pour quatre sites.

Tous ces sites répondent à la philosophie du «Think Global, Act Hyperlocal» et se donnent pour mandat de remplir un rôle abandonné par les journaux, soit l'information de proximité. RueMasson a par exemple couvert au cours des derniers mois la saga du déménagement de la SAQ locale et les événements culturels et sociaux du coin. L'équipe surveille également le conseil municipal de son arrondissement et le tweet en direct.

Modèle d'affaires en construction

Côté modèle d'affaires, le mouvement hyperlocal est en émergence et réfléchit encore à son avenir, mais plusieurs modèles se dessinent. Avec Patch, AOL semble privilégier le modèle de la ferme de contenu (content farm) où une petite équipe payée au minimum produit un maximum de textes dans le but d'attirer un maximum de clics, donc un maximum de revenus publicitaires. Ce modèle aussi adopté par Yahoo est déjà décrié par plusieurs observateurs qui y voient un encouragement à la production d'une information de piètre qualité (crapcontent).

En parallèle, le New York Times se voit plutôt comme un parrain qui vend un modèle de blogue qui pourra exister sans son implication éditoriale. La communauté achète donc la plateforme et en gère le contenu et la publicité à sa guise en partageant les revenus publicitaires avec le journal.

Du côté de RueMasson, le bénévolat est le maître mot. L'équipe de journalistes à l'origine du projet continue en effet de faire de la pige pour subsister et puise dans ses deniers privés pour financer le site en attendant que la publicité tout juste introduite prenne le relais.

Comme les autres sites hyperlocaux, RueMasson s'attaque à un marché publicitaire de peu d'intérêt pour les grandes publications nationales, celui des petits annonceurs locaux. Il a l'avantage d'être très ciblé, donc de bien connaître son public, ce qui est très attrayant pour les annonceurs.

Le marché publicitaire hyperlocal est néanmoins limité. De fait, le consultant Jeff Mignon, fondateur de 5W Mignon Media, nous expliquait en août que le modèle d'affaire de tels sites ne peut reposer uniquement sur les revenus publicitaires. Il doit prévoir la multiplication des sources de revenus, soit les activités connexes comme la production de guides, d'évènement, de conférences, ou l'offre de services via le cybercommerce.

[node:ad]