RueMasson.com vit sa première campagne municipale
L’équipe du média en ligne, hyperlocal, indépendant et bénévole, qui vise à informer les citoyens du Vieux-Rosemont à Montréal, redouble d’efforts en vue du scrutin du 3 novembre prochain. Et comble ainsi un vide laissé par les récentes coupures dans les hebdos montréalais de TC Media.
L’équipe du média en ligne, hyperlocal, indépendant et bénévole, qui vise à informer les citoyens du Vieux-Rosemont à Montréal, redouble d’efforts en vue du scrutin du 3 novembre prochain. Et comble ainsi un vide laissé par les récentes coupures dans les hebdos montréalais de TC Media.
Par Hélène Roulot-Ganzmann
«On est en plein dans notre mission hyperlocale avec les élections municipales, note Lisa Marie Noël, journaliste indépendante et co-créatrice de RueMasson.com. à chacune des dernières élections, fédérales, puis provinciales, nous avions couvert notre secteur en s’attachant aux candidats locaux et aux enjeux locaux, mais c’est certain qu’avec ce palier de gouvernement, nous avons toute notre pertinence.»
Pertinent parce que si RueMasson.com ne le fait, qui d’autre va le faire? Ainsi, l’équipe s’est donnée pour mission de dresser le portrait et de présenter les engagements et les priorités de tous les candidats, à la mairie d’arrondissement et dans les districts de la zone géographique qu’elle dessert. Ceux qui acceptent de la recevoir du moins.
«On leur offre une tribune, s’ils ne veulent pas la prendre, on ne va pas leur courir après… mais ils ne sont pas nombreux à ne pas nous avoir répondu favorablement. Ils savent bien que nous sommes leur rare espoir d’avoir de l’espace médiatique.»
Que fait TC Media?
Car les grands médias montréalais s’écartent peu des candidats à l’Hôtel de Ville. Alors, dans les dernières années, cette mission hyperlocale revenait donc aux hebdomadaires de TC Media. Mais c’était avant que le groupe ne divise par deux ses effectifs journalistiques montréalais au printemps, chaque reporter ayant maintenant la charge de deux territoires.
À l’époque, RueMasson.com s’était fendu d’une chronique, fustigeant la décision de TC Media et demandant le rétablissement, au Journal du Rosemont, d’une équipe de journalistes digne de ce nom afin que leur seul concurrent ne devienne pas qu’une simple circulaire.
Au même moment, en entrevue à Projet J, François W. Croteau, maire sortant de l’arrondissement Rosemont-Petite Patrie et candidat à sa propre succession, faisait part de sa vive inquiétude.
«Ça devient difficile pour le lecteur de juger de la véracité des informations, confiait-il. Nous venons de recevoir la première édition d’un journal réalisé pratiquement sans journalistes. Il n’y a pas de filtre, pas d’enquête, pas de recherche, pas de vérification de sources. Il peut se dire n’importe quoi, il peut y avoir de fausses accusations. C’est un élément très problématique, d’autant que nous sommes en année électorale.»
Manque de ressources
De fait, Daphnée Tranchemontagne est la seule journaliste TC Media à couvrir Rosemont-Petite-Patrie, en plus de devoir faire des incursions dans l’arrondissement voisin du Plateau-Mont-Royal.
Ce matin, le Journal de Rosemont a sorti son édition spéciale élections municipales. Elle y signe les trois portraits des aspirants à la mairie d’arrondissement, qu’elle a visiblement rencontrés. Les candidats des différents districts n’ont quant à eux droit qu’à quelques lignes de présentation, issues de leur biographie officielle, pour peu qu’ils fassent partie d’un des trois grands partis en lice, à savoir Équipe Denis Coderre, Coalition Montréal Marcel Côté et Projet Montréal de Richard Bergeron.
[node:ad]«En donnant la parole à tous les candidats, ça permet de connaître ceux qui se présentent en indépendants ou qui ne font pas partie des grands partis, estime Lisa Marie Noël. Mais nous sommes nous aussi une petite équipe, nous sommes tous bénévoles. Il y a beaucoup de choses que nous souhaiterions faire, beaucoup de dossiers qu’on aimerait creuser un peu plus, mais nous n’avons pas les ressources humaines et financières pour le faire.
En début de campagne, RueMasson.com avait regardé son budget afin d’évaluer la possibilité d’embaucher une personne pour faire ce travail le temps de la campagne. Sans succès.
Un lieu d’échanges
«On ne peut donc pas faire de dossiers de fond, explique-t-elle. Des enquêtes sur le logement social par exemple, c’est un sujet très chaud à Rosemont. Faire des entrevues avec les comités de logements, des militants, voir ce qu’il se passe du côté de la salubrité, faire des comparatifs entre les propositions des différents candidats, etc. Même chose concernant les rues, les trottoirs. Ce sont des sujets qui ne sont pas très sexys mais qui touchent à notre qualité de vie. On devrait être en mesure de comprendre pourquoi on a de la difficulté à se promener en poussette, affirme la toute jeune maman. Mais nous n’avons pas les moyens nécessaires.»
Des préoccupations qui touchent effectivement la population. Lorsque l’équipe de RueMasson.com couvre les soirées d’échanges avec les candidats, elle twitte en direct et les citoyens en profitent pour amener leurs propres questions par ce biais.
«Je n’ai pas suivi les statistiques sur le site depuis le début de la campagne électorale, avoue Lisa Marie Noël. Mais nous constatons que notre groupe Facebook continue de grossir. Les gens nous posent des questions, ils nous font des commentaires sur des choses qu’ils voient dans leur district. Nous sommes un lieu d’échanges qui interpelle directement. Nous avons publié le portrait du maire d’arrondissement sortant la semaine dernière et nous avons eu de nombreux commentaires et questions par la suite.»
Signe d’une grande mobilisation des citoyens le 3 novembre prochain? Réponse dans moins de deux semaines maintenant.
Daphnée Tranchemontagne n’a pas répondu à notre demande d’entrevue. Elle précise après publication, mercredi 23 octobre, que selon elle, c'était à la Directrice du contenu et des relations avec la communauté de répondre. Pour sa part, elle a appliqué la politique rédactionnelle édictée par TC Media, qui détermine le type de couverture qui est faite dans les journaux et sur les différents sites web de l'entreprise. Enfin, elle ne s'occupe plus du Plateau depuis deux semaines.
Précision: RueMasson.com avait déjà couvert une élection municipale, mais c'était une partielle dans le Vieux-Rosemont.
À voir aussi:
Élections municipales: «C’est au magasin général que ça se passe»